En Alabama, un condamné à mort exécuté par inhalation d'azote

La chambre d'exécution du centre pénitencier d'Atmore en Alabama (archive 2002).
La chambre d'exécution du centre pénitencier d'Atmore en Alabama (archive 2002). Tous droits réservés Dave Martin/AP2007
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Par euronews avec agences
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Un détenu de 58 ans, condamné pour crime, a été exécuté dans la nuit de jeudi à vendredi (heure française) par inhalation d'azote et sans sédation. C’est la première fois au monde que cette méthode décriée est utilisée.

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Kenneth Eugene Smith, définitivement condamné en 1996 à la peine capitale pour le meurtre d'une femme commandité par son mari, est décédé au pénitencier d'Atmore 29 minutes après le début de l'exécution, a annoncé un communiqué du procureur général d'Alabama."Justice a été rendue__. Ce soir, Kenneth Smith a été mis à mort pour l'acte abject qu'il avait commis il y a 35 ans", a déclaré Steve Marshall.

C'était la première exécution de l'année aux Etats-Unis mais surtout la première, depuis quatre décennies, pour laquelle des autorités pénitentiaires étaient autorisées à tester un mode d'exécution inédit. 

L'État américain d'Alabama a exécuté jeudi 25 janvier un condamné à mort par inhalation d'azote, une première mondiale critiquée par l'ONU qui a comparé ce mode d'exécution à une forme de «torture».

Ce procédé a été condamné par le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme qui s'est s'est dit "alarmé" par l'utilisation d'un "mode d'exécution inédit et non testé, l'hypoxie à l'azote". Cela "pourrait constituer de la torture ou d'autres traitements cruels ou dégradants au regard du droit international", a prévenu une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.

Le protocole d'exécution par hypoxie à l'azote de l'Alabama ne prévoit pas de sédation, alors que l'Association américaine vétérinaire (AVMA) recommande d'administrer un sédatif aux animaux euthanasiés de cette façon, a souligné la porte-parole.

Tous les recours et demandes de sursis de Kenneth Eugene Smith, 58 ans, ont été rejetés, y compris mercredi par la Cour suprême. La plus haute juridiction du pays, à majorité conservatrice, était saisie jeudi d'un ultime recours du condamné, mais n'y a pas fait suite.

"Les autorités d'Alabama ont raté trois exécutions de suite en 2022, dont celle de M. Smith", a rappelé récemment Robin Maher, la directrice exécutive de l'observatoire américain sur la peine de mort. 

Kenneth Eugene Smith a été condamné en 1988 pour le meurtre d'une femme commandité par son mari. Ce dernier s'était ensuite suicidé. Le complice de Kenneth Eugene Smith, John Forrest Parker, condamné lui aussi à la peine capitale, a été exécuté il y a quatorze ans.

Dans son rapport d'activité annuel publié en décembre dernier, l'observatoire américain de la peine de mort précisait que la plupart des prisonniers exécutés en 2023 aux États-Unis "ne seraient probablement pas condamnés à mort aujourd'hui", en raison de la prise en compte notamment des problèmes de santé mentale et traumatismes des prévenus ou de changements législatifs pour infliger la peine capitale.

La peine de mort a été abolie dans 23 États américains, tandis que six autres observent un moratoire sur son application sur décision du gouverneur.

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