A Marioupol, une "élection" orchestrée par l'armée russe

Mariupol surélevée en 2022
Mariupol surélevée en 2022 Tous droits réservés Alexei Alexandrov/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AP
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Cet article a été initialement publié en anglais

A Marioupol, ville martyre conquise par l'armée de Vladimir Poutine, le scrutin présidentiel y a été supervisé par des fonctionnaires et des soldats aux ordres de Moscou.

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Deux ans après avoir été quasiment rasée par l'armée russe, Marioupol, la cité portuaire de la mer d’Azov a voté sans surprise pour Vladimir Poutine.

Le président russe en avait fait une question de principe : montrer à son opinion publique que la ville conquise illégalement était belle et bien russe et qu'elle participait au scrutin présidentiel comme n'importe quelle autre commune de la Fédération de Russie.

Mais c'est sous bonne escorte que les électeurs ont participé au scrutin (le vote n'était pas obligatoire).

Par crainte de raids aériens ukrainiens, 136 bureaux de vote mobiles ont ainsi été déployés lors d'un vote anticipé avec drapeaux russes et musique patriotique pour se mettre dans l'ambiance. 

Accompagnés de soldats, les fonctionnaires russes sont allés cherchés leurs électeurs directement à domicile. 

Un électeur russe en plein vote à Marioupol, ville martyre ukrainienne.
Un électeur russe en plein vote à Marioupol, ville martyre ukrainienne.AP

Des "élections" dans les territoires occupés par Moscou

Cette mise en scène électorale pour réélire le président Poutine a également été observée dans le territoire de Louhansk ainsi que dans certaines parties des provinces de Donetsk, de Zaporijjia et de Kherson.

Sombre anniversaire : à Marioupol, le scrutin a été organisé deux ans jour pour jour après le bombardement russe du théâtre Drama, le 16 mars 2022. Ce bombardement est considéré comme l'attaque russe la plus meurtrière contre des civils depuis le début de la guerre en Ukraine. Deux bombes de 500 kg ont frappé le bâtiment, où entre 800 et 1 200 personnes s'étaient réfugiées.

Des centaines de personnes sont mortes. Le bilan exact n'est pas connu, les autorités compétentes n'ayant pas mené d'enquête. Le Kremlin a toujours nié son implication, tentant de rejeter la responsabilité sur les Ukrainiens. 

Fin 2023, la démolition des ruines du théâtre a commencé : selon Kyiv, Moscou tente d'effacer les dernière preuves du massacre.

Plusieurs organisations considèrent le bombardement comme intentionnel, et donc comme un crime de guerre, puisque le théâtre n'était manifestement pas une cible militaire et qu'il était trop éloigné de toute autre installation pour que l'on puisse supposer qu'il s'agissait d'une erreur.

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