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Rapport sur l'Etat de droit en Italie : "La liberté de la presse se rétrécit"

"La Rai est devenue une chaîne de télévision très politique", insiste la Fédération nationale de la presse italienne.
"La Rai est devenue une chaîne de télévision très politique", insiste la Fédération nationale de la presse italienne. Tous droits réservés AP
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Par Giorgia Orlandi
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Le rapport annuel de la Commission européenne a pointé du doigt certains dysfonctionnements du gouvernement Meloni. Si le parti au pouvoir insiste que "Bruxelles a vu du bon", les journalistes s'inquiètent du sort du pluralisme dans les médias.

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En matière d'État de droit, l'Italie n'a guère progressé et il reste encore beaucoup à faire. Tel est le sens de l'évaluation de la Commission européenne dans son dernier rapport publié mercredi.

La Commission a exprimé des doutes sur un certain nombre de points, notamment sur le projet de réforme visant à introduire l'élection directe du Premier ministre et sur la question de savoir si cette réforme apportera effectivement une plus grande stabilité politique. Elle se demande également si le rôle du chef de l'État pourrait s'en trouver affaibli.

En outre, l'évaluation de la Commission porte sur la récente réforme de la justice et sur la question de savoir si elle pourrait affecter l'indépendance et l'autorité des juges.

Voici ce qu'un député des Frères d'Italie, parti-membre de la coalition au pouvoir, pense du rapport de la Commission.

Giangiacomo Calovini, député, FdI :

« Bruxelles a vu du bon dans ce que le gouvernement a fait au cours de l'année et demie écoulée. En ce qui concerne les aspects négatifs, comme la question des médias avec la Rai ou la réforme visant à élire directement le premier ministre, j'aimerais dire que la question de la Rai existe depuis un certain temps et qu'elle ne peut pas être liée uniquement au gouvernement de Meloni. Quant à la réforme de l'élection du premier ministre, je tiens à rappeler que les Italiens ont voté pour Meloni il y a presque deux ans et qu'ils ont confirmé leur choix il y a peu, ce qui signifie également qu'ils souhaitent que le gouvernement mette en œuvre des réformes ».

Le rapport annuel sur l'État de droit, qui examine tous les États membres, a mis en évidence des problèmes persistants en matière de liberté de la presse en Italie. Le débat sur l'influence politique dans le secteur des médias a pris de l'ampleur.

Il y a quelques mois, les journalistes de la Rai se sont mis en grève pour protester contre le contrôle exercé par le gouvernement sur le contenu éditorial.

La secrétaire générale de la Fédération nationale de la presse italienne, le syndicat des journalistes italiens, déplore que l'Italie ait été mise sur le même plan que des pays confrontés à des problèmes encore plus graves.

Alessandra Costante, secrétaire générale de la FNSI :

« Le périmètre de la liberté de la presse en Italie se rétrécit lentement. Nous avons soulevé cette question auprès de la FIJ et de la Commission européenne. Nous avons envoyé des lettres et demandé à des missions spécifiques de se rendre dans le pays. Nous avons essayé par tous les moyens possibles d'avertir tout le monde que la liberté de la presse en Italie est en train de disparaître. Jamais auparavant le service public de radiodiffusion n'avait été « occupé » de la sorte. La Rai est devenue une chaîne de télévision très politique, du côté du gouvernement, ce qui n'est pas bon pour le pluralisme de l'information ».

Les partis d'opposition italiens ont blâmé le gouvernement de Meloni pour le déclin des normes démocratiques en Italie, en insistant sur le fait qu'ils sont depuis longtemps en désaccord avec certaines des réformes au cœur du rapport.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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