C'est le troisième mandat à la tête du Venezuela pour cet héritier d'Hugo Chavez.
Le président sortant Nicolas Maduro, héritier d'Hugo Chavez, a été réélu à la tête du Venezuela avec 51,2% des suffrages, a annoncé le Conseil national électoral (CNE) lundi 29 juillet. Nicolas Maduro a obtenu 5,15 millions de voix, devant le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, crédité d'un peu moins de 4,5 millions (44,2%), selon les chiffres officiels annoncés par le président du CNE, Elvis Amoroso, après le dépouillement de 80% des bulletins et une participation de 59%.
Le résultat est "irréversible", a-t-il déclaré au terme d'une campagne où l'opposition a dénoncé des intimidations et de possibles fraudes. Nicolas Maduro doit ainsi entamer son troisième mandat de six ans à la tête de ce pays pétrolier plongé dans une crise économique sans précédent, qui a poussé sept des 30 millions de Vénézuéliens à émigrer. De son côté, l'opposition vénézuélienne a revendiqué la victoire, assurant que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia avait remporté 70% des suffrages et refusant de reconnaître les résultats proclamés par le CNE.
Après l'annonce de ces résultats, les Etats-Unis ont exprimé leurs doutes par la voix du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. "Nous craignons sérieusement que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien", a-t-il dit lors d'une conférence de presse au Japon.
Dans la journée, avant même le dépouillement, le camp de Nicolas Maduro a laissé entendre qu'il avait gagné ces élections. Tout comme le camp de son adversaire. La cheffe de l'opposition, Maria Corina Machado, déclarée inéligible et remplacée au pied levé Edmundo Gonzalez Urrutia jusqu'alors inconnu du grand public, a appelé ses compatriotes à "rester dans les centres de vote" pour surveiller les dépouillements. "Nous demandons à tous les Vénézuéliens d'être là pour surveiller. Nous nous sommes battus toutes ces années pour ce jour, ce sont les minutes cruciales", a-t-elle lancé.
Caracas a limité l'observation du scrutin. L'invitation aux observateurs de l'Union européenne a été retirée en mai et de nombreux observateurs internationaux ont été bloqués ou refusés à la dernière minute, dont quatre ex-présidents latino-américains vendredi. Aussi, pendant la campagne, Nicolas Maduro a évoqué un possible "bain de sang dans une guerre civile fratricide provoquée par les fascistes".
Le pays pétrolier, longtemps un des plus riches d'Amérique latine, est empêtré dans une crise économique et sociale sans précédent. Le pouvoir accuse le "blocus criminel" d'être à l'origine de tous les maux. Les États-Unis avaient durci leurs sanctions pour tenter d'évincer Nicolas Maduro après sa réélection contestée de 2018, lors d'un scrutin entaché de fraudes selon l'opposition, et qui avait débouché sur des manifestations sévèrement réprimées.