En Russie, les Jeux olympiques ne sont pas diffusés à la télévision et certains hommes politiques et personnalités des médias ont même qualifié de "traîtres" les athlètes qui participent à la compétition à Paris.
PUBLICITÉBannis de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, 15 sportifs russes participent aux JO de Paris avec un statut particulier d'"athlètes individuels neutres" à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.
Dans le village olympique, certains se sont opposés à leur participation et l'opinion russe est elle-même divisée.
En Russie, les Jeux olympiques ne sont pas retransmis à la télévision et certains hommes politiques et personnalités des médias ont même qualifié de "traîtres" celles et ceux qui concourent à Paris.
"Nous sommes ici pour nous battre pour nous-mêmes", affirme Diana Shnaider, joueuse de tennis de 20 ans qui participe à ses premiers Jeux olympiques.
En duo avec Mirra Andreeva, elles sont devenues les premières Russes à remporter une médaille aux Jeux olympiques de Paris, en décrochant l'argent en double dames dimanche.
Les deux joueuses sont montées sur le podium dans des survêtements verts et blancs assortis, tandis qu'un drapeau vert portant l'inscription AIN - pour "Athlète individuel neutre" - était hissé.
L'Ukraine s'est opposée à la participation des athlètes russes
Le gouvernement et le comité olympique ukrainiens avaient demandé que les athlètes russes soient exclus de tous les sports internationaux et se sont opposés aux efforts du Comité international olympique pour les inclure en tant qu'athlètes neutres.
L'Ukraine a également brièvement boycotté les compétitions de qualification olympique ouvertes aux athlètes russes.
Plus de 3 000 sportifs et entraîneurs ukrainiens ont participé à la guerre contre la Russie et près de 500 sont morts, selon le ministère ukrainien des Sports.
Les Jeux olympiques de cette année à Paris ne comptent que 140 athlètes ukrainiens, soit la plus petite délégation de l'histoire du pays aux JO d'été.
"Les Jeux olympiques sont consacrés à la paix"
Les militants ont recueilli des informations sur les réseaux sociaux des athlètes russes avant le début des Jeux olympiques pour signaler les messages qu'ils considéraient comme un soutien à la guerre.
Interrogée sur le fait qu'elle avait aimé deux de ces messages, Diana Shnaider a répondu : "Je ne vais pas répondre à des questions politiques ici".
Le lendemain, la championne ukrainienne de saut en hauteur Yaroslava Mahuchich s'est exprimée sur les athlètes neutres, demandant "comment un terroriste peut être autorisé à participer à une compétition sur la paix".
"Les Jeux olympiques sont consacrés à la paix", affirme-t-elle. "Mais la Russie n'a pas arrêté la guerre, et pendant ces Jeux, il y a eu des attaques massives sur les villes ukrainiennes".
Les "neutres" ne représentent qu'une fraction des athlètes russes
Sur les 32 athlètes "neutres" présents à Paris, 17 représentaient auparavant le Bélarus et seulement 15 la Russie.
PUBLICITÉLors des derniers Jeux olympiques d'été à Tokyo, la délégation russe comptait près de 300 participants.
En gymnastique et en haltérophilie, les équipes russes ont refusé de participer aux épreuves de qualification pour protester contre le statut de neutralité ainsi que contre les contrôles qui leur ont été imposés, notamment sur les réseaux sociaux.
Certains athlètes qualifiés ont également accepté leur invitation olympique avant de se retirer quelques semaines avant le début des Jeux. Le CIO cite 10 Russes et un Bélarusse qui ont "initialement accepté, mais ensuite décliné".
Le Comité n'a pas été précisé s'ils avaient pris la décision de se retirer sous la pression de leur pays.
PUBLICITÉAu moins 82 athlètes participant aux Jeux olympiques de cette année sont nés en Russie, selon les statistiques du réseau de radiodiffusion norvégien NRK.
Plus de 60 athlètes représentent d'autres nations, certains vivant hors de Russie depuis des années ou ayant déménagé à l'étranger lorsqu'ils étaient enfants. D'autres ont changé d'allégeance sportive depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.