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Urgences fermées, manque de personnels de santé : les hôpitaux portugais ne tiennent qu'à un fil

Les temps d'attente aux urgences peuvent atteindre plus d'une douzaine d'heures dans certains hôpitaux
Les temps d'attente aux urgences peuvent atteindre plus d'une douzaine d'heures dans certains hôpitaux Tous droits réservés  AP Photo
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Par Joana Mourão Carvalho
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Existe-t-il une solution au chaos médical et à l'attente interminable avant d'être pris en charge ? Un spécialiste de l'économie de la santé répond à Euronews.

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Des urgences fermées, une pénurie de professionnels de la santé, des temps d'attente bien supérieurs à ce qui est acceptable et un nouveau système de triage aux urgences, défaillant. Le Service national de santé portugais est au bord de l'effondrement.

Pour Pedro Pita Barros, spécialiste de l'économie de la santé, le problème réside dans la capacité d'organisation et de gestion.

"Dans une certaine mesure, c'est aussi une question de gestion, mais aussi de concurrence avec le secteur privé. Ce dernier est beaucoup plus apte à fonctionner correctement en termes de recrutement, à accorder plus d'attention aux patients. Nous avons donc ici deux grands points de tension : le management pur et dur et la question des ressources humaines. Ce seront peut-être les plus grands défis des trois prochaines années", explique le professeur d'économie à Nova SBE à Euronews.

En mai 2024, le gouvernement a présenté un plan d'urgence sanitaire et de transformation à mettre en œuvre en 3 mois pour garantir à la population l'accès aux soins.

Sans beaucoup de progrès en vue et avec certaines unités d'urgences dépassant les 30 heures d'attente, le Premier ministre a déclaré la semaine dernière lors d'un débat bimensuel au Parlement que l'exécutif n'était toujours pas satisfait des résultats.

Pedro Pita Barros espère que le plan cessera d'être une urgence et deviendra un programme d'amélioration continue, qui subira également des ajustements.

Pedro Pita Barros, économiste, NOVA SBE
Pedro Pita Barros, économiste, NOVA SBE Euronews

"Nous devons abandonner l'idée que nous allons pouvoir résoudre les problèmes du Service national de santé en un mois ou deux (...) la question est de savoir comment nous pouvons l'adapter en permanence aux besoins qui se présentent", souligne l'économiste.

Les patients se plaignent notamment de la présélection obligatoire par téléphone (Saúde 24), ce qui retarde d'autant plus les interventions médicales que dans les hôpitaux, ils sont toujours soumis à de longs délais d'attente.

"La semaine dernière, avec l'un de mes proches qui a été envoyé aux urgences par Saúde 24, nous avons attendu près de 12 heures. Et d'après ce que j'ai pu constater, je ne pense pas que ce soit trop grave. Il y avait des cas de patients qui étaient là depuis la nuit précédente. J'y suis allé vers 13 heures et je suis parti à minuit et demi", a déclaré un patient du SNS à Euronews.

Le Mouvement des usagers des services publics (MUSP) a déjà déclaré dans un communiqué que le ministère de la santé sait que "les longues files d'attente sont le résultat d'un manque de professionnels et de conditions pour les retenir et les attirer au SNS".

Selon le MUSP, à un problème grave qui nécessitait des mesures sérieuses et profondes, à savoir plus d'investissements dans le SNS et ses professionnels, le "gouvernement répond par une mesure bureaucratique, en engageant un centre d'appel sanitaire, en créant une barrière de plus et en retardant l'acte médical".

Satisfaction des Européens à l'égard des systèmes de santé - STADA HEALTH REPORT 2024

Entre 2020 et 2024, le niveau de satisfaction à l'égard des soins de santé publics en Europe a chuté de 74 % à 56 %, selon un rapport (lien en anglais) de l'entreprise pharmaceutique allemande Stada. Seuls 49 % des Portugais se disent satisfaits de la qualité des services du SNS.

Dans l'indice Euro Health Consumer, le Portugal se classe 13e sur 35 pays européens. La Suisse est en tête du classement, suivie des Pays-Bas, de la Norvège et du Danemark.

Indice européen des "consommateurs" de soins de santé

La ministre portugaise de la Santé a déjà reconnu qu'il était "inacceptable" d'avoir des temps d'attente de plusieurs dizaines d'heures dans les services d'urgence et a promis de prendre des mesures rapidement.

Euronews a interrogé le bureau de la ministre, Ana Paula Martin, sur les mesures supplémentaires envisagées mais n'a pas, pour l'heure, reçu de réponse.

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