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États-Unis : qui dirigera les pourparlers de paix entre l'Ukraine et la Russie ?

Steve Witkoff arrive à un rassemblement de campagne pour Donald Trump au Butler Farm Show, le 5 octobre 2024.
Steve Witkoff arrive à un rassemblement de campagne pour Donald Trump au Butler Farm Show, le 5 octobre 2024. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Sasha Vakulina
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En novembre, Donald Trump a nommé le général à la retraite Keith Kellogg comme envoyé spécial pour la paix en Ukraine. Mais après ses récents appels avec Kyiv et Moscou, il a déclaré que les pourparlers seraient menés par une autre personne : son envoyé pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.

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Donald Trump a passé deux appels téléphoniques importants mercredi : il a d'abord appelé le président russe Vladimir Poutine et, presque immédiatement après, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour évoquer avec eux les pourparlers de paix en Ukraine.

Le président américain affirme avoir convenu avec Vladimir Poutine de "travailler ensemble, très, très étroitement, y compris en visitant les pays respectifs".

Donald Trump déclare par ailleurs avoir "demandé au secrétaire d'État Marco Rubio, au directeur de la CIA John Ratcliffe, au conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz et à l'ambassadeur et envoyé spécial Steve Witkoff de mener les négociations qui, j'en suis convaincu, seront couronnées de succès".

Toutefois, Steve Witkoff avait été nommé précédemment envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, tandis que le général à la retraite Keith Kellogg avait été initialement chargé de mener les négociations entre l'Ukraine et la Russie. Le président américain a-t-il donc changé d'envoyé ?

Général de l'armée américaine à la retraite ou magnat de l'immobilier ?

En juillet 2023, alors qu'il se rendait en Ukraine, Keith Kellogg a attiré l'attention pour la première fois après avoir défendu la décision de Washington d'envoyer des armes à sous-munitions à Kyiv, en déclarant : "Lorsque vous prenez la décision de soutenir une nation en guerre, donnez-lui tous les moyens nécessaires pour en finir. La guerre est la guerre".

En novembre, après avoir remporté l'élection présidentielle, Donald Trump a nommé le lieutenant général de l'armée américaine à la retraite au poste d'envoyé spécial pour l'Ukraine et la Russie.

En juin, Reuters a rapporté que Keith Kellogg et un autre des principaux conseillers de Donald Trump, Frederick H. Fleitz, ont proposé de cesser l'aide militaire à l'Ukraine à moins que Kyiv n'accepte de mener des négociations de paix avec la Russie. Les deux hommes auraient également proposé de geler les lignes de front dans leur position actuelle et de retirer de la table l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.

Keith Kellogg s'exprime lors d'une audition de la commission des forces armées du Sénat sur la guerre en Ukraine, à Washington, aux États-Unis, le 28 février 2023.
Keith Kellogg s'exprime lors d'une audition de la commission des forces armées du Sénat sur la guerre en Ukraine, à Washington, aux États-Unis, le 28 février 2023. AP Photo

Washington a prévenu Moscou que tout refus de négocier se traduirait par un soutien accru des États-Unis à l'Ukraine, a cependant déclaré Keith Kellogg dans une interview.

Mercredi dernier, il a annoncé qu'il participerait à la conférence de Munich sur la sécurité, prévue cette semaine, pour discuter de la fin de la guerre. "J'ai hâte de parler de l'objectif (de Donald Trump) de mettre fin à la guerre sanglante et coûteuse en Ukraine", a écrit Keith Kellogg sur X.

Mais ce n'est pas l'officier retraité de l'armée américaine qui s'est rendu à Moscou quelques jours avant la conférence sur la sécurité, mais bien l'envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.

Steve Witkoff à Moscou

Mardi, Steve Witkoff s'est rendu dans la capitale russe pour récupérer le citoyen américain Marc Fogel, un enseignant qui a passé plus de trois ans en détention provisoire à Moscou pour possession de drogue.

Dans un premier temps, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a démenti toutes ces informations, déclarant que le Kremlin n'avait aucune information sur l'arrivée de Steve Witkoff.

Plus tard, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a admis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergey Ryabkov, avait eu une réunion avec l'ambassadrice des États-Unis, Lynne Tracy, mais n'a pas précisé si Steve Witkoff y avait également participé.

Le président américain Donald Trump s'exprime en présence de Steve Witkoff, (à gauche), à Washington, aux États-Unis, le lundi 3 février 2025.
Le président américain Donald Trump s'exprime en présence de Steve Witkoff, (à gauche), à Washington, aux États-Unis, le lundi 3 février 2025. AP Photo

Entre-temps, plusieurs médias américains ont rapporté que Steve Witkoff avait eu d'autres réunions dans la capitale russe.

Selon le New York Times, la mission de ce dernier à Moscou n'est pas tout à fait une surprise. Il y a plusieurs semaines, Donald Trump aurait secrètement élargi le mandat de Steve Witkoff au-delà des affaires du Moyen-Orient, le chargeant d'établir un canal de négociation avec la Russie et d'explorer les options pour une "résolution pacifique de la guerre".

Investisseur immobilier, Steve Witkoff n'a guère de références diplomatiques. Pourtant, au début de l'année, il a été "l'homme de la situation" de Donald Trump lors des négociations sur un cessez-le-feu et un échange d'otages entre Israël et le Hamas, aux côtés de Brett McGurk, fonctionnaire de l'administration Biden, et du Premier ministre qatari Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani.

Selon le New York Times, son "style de négociation direct, franc et agressif a contribué à l'obtention d'un accord de cessez-le-feu, en vertu duquel 33 otages détenus par le Hamas devaient être échangés contre environ 1 000 prisonniers palestiniens".

Le chef du bureau de Volodymyr Zelensky, Andriy Yermak, a lui-même rencontré Steve Witkoff à Auschwitz le 29 janvier, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi, où ils ont discuté des "défis posés par l'actualité au monde occidental".

On ignore cependant toujours quels pouvoirs spécifiques ont été conférés à Steve Witkoff et en quoi ils diffèrent de ceux de Keith Kellogg, l'envoyé spécial officiel des États-Unis pour la Russie et l'Ukraine.

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