Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ONG basée au Royaume-Uni, 1068 civils ont été tués.
Le nouveau gouvernement intérimaire de la Syrie a annoncé la fin d'une opération militaire de plusieurs jours contre les combattants fidèles du président déchu Bashar al-Assad lundi, marquant ainsi les pires combats depuis la fin de la guerre civile en décembre.
Cette annonce intervient alors que l'Observatoire syrien des droits de l'homme a signalé que des hommes armés associés au ministère de la Défense menaient de violents affrontements dans la campagne côtière de Baniyas.
La première vague de violence a suivi une attaque surprise par des hommes armés de la communauté alaouite contre une patrouille de police près de la ville portuaire de Lattaquié, marquant le début des combats généralisés dans toute la région côtière de la Syrie jeudi, entre des groupes associés au gouvernement et des loyalistes d'Al-Assad, au cours desquels, des centaines de civils ont été tués.
Le nouveau pouvoir à Damas a eu du mal à exercer son autorité dans tout le pays et à conclure des accords politiques avec d'autres communautés, telles que les Kurdes du nord-est et les Druzes du sud.
Le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Hassan Abdel-Ghani, a déclaré : "Aux vestiges du régime défait et à ses officiers en fuite, notre message est clair et explicite. Si vous revenez, nous reviendrons aussi, et vous trouverez devant vous des hommes qui ne savent pas comment battre en retraite et qui n'auront aucune pitié pour ceux dont les mains sont tachées du sang des innocents".
Abdel-Ghani a ajouté que les forces de sécurité continueraient à rechercher les cellules dormantes et les anciens loyalistes du gouvernement qui pourraient être impliqués dans l'insurrection.
Bien que l'opération militaire lancée par le gouvernement pour repousser les fidèles de l'ancien régime d'Al-Assad ait été en grande partie capable de les contenir, des images montrant d'apparentes attaques de représailles des forces de sécurité syriennes contre la minorité alaouite qui vit principalement dans l'ouest de la Syrie, ont été diffusées.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé au Royaume-Uni, 1068 civils ont été tués. Toutefois, ces chiffres n'ont pas été vérifiés de manière indépendante.
Le président intérimaire Ahmad Al-Charaa a qualifié d'incidents isolés les attaques contre les civils alaouites et les mauvais traitements infligés aux prisonniers, et a promis de demander des comptes aux responsables. Il a également annoncé la création d'une commission chargée d'enquêter sur ces événements.
Le nouveau gouvernement, dirigé par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) d'Al-Charaa, a renversé Al-Assad en décembre, mettant fin à plus d'un demi-siècle de règne dictatorial de sa famille.
La Commission européenne s'est déclarée préoccupée par les nouvelles en provenance de Syrie et a condamné les assassinats.
"Nous sommes tous alarmés par la situation et les développements en Syrie, qui ont commencé par des attaques qui ont conduit à des meurtres de civils innocents. Ces informations sont horribles", a déclaré un porte-parole de la Commission.
"Nous avons vu que les autorités intérimaires ont réagi rapidement et nous demandons que les auteurs soient traduits en justice", a-t-il poursuivi.
Dans le même temps, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exhorté les autorités syriennes à "tenir les auteurs de ces massacres" pour responsables, dans un communiqué publié dimanche.
"Les États-Unis sont aux côtés des minorités religieuses et ethniques de Syrie, notamment les communautés chrétienne, druze, alaouite et kurde", a ajouté Marco Rubio.