Le Parlement hongrois a adopté lundi un amendement de la Constitution qui permet au gouvernement d'interdire les rassemblements LGBTQ au nom de la "protection des enfants".
Pour le quatrième mardi consécutif, une manifestation a été organisée à Budapest par le député indépendant Ákos Hadházy pour protester contre les restrictions imposées à la loi sur les réunions.
Lundi, le Parlement hongrois a voté un amendement de la Constitution visant à interdire les manifestations publiques des communautés LGBTQ, au nom de la "protection des enfants" et dans le cadre de la lutte ouverte du gouvernement de Viktor Orbán contre ce qu'il qualifie d'"idéologie woke".
Plusieurs centaines de manifestants ont marché jusqu'au palais présidentiel après avoir traversé le pont Elizabeth sous escorte policière, mais la protestation reste encore trop modérée, selon une manifestante interrogée par Euronews.
"Malheureusement, la Hongrie n'a pas encore connu un réveil qui aurait touché toutes les couches de la société", déplore-t-elle. "La question du droit de réunion dérange les intellectuels, les intellectuels libéraux, mais elle ne touche pas les autres".
"Les autres voient que tout devient plus cher, que les hôpitaux se dégradent, mais malheureusement, jusqu'à présent, ce n'est pas assez", poursuit-elle.
Le système de santé également sous le feu des critiques
De nombreuses personnes se sont en effet jointes à la manifestation de mardi pour critiquer les défaillances du système de santé hongrois.
"Quand on vieillit, on utilise le peu qui nous reste pour payer des médecins privés, c'est terrible", déclare une femme âgée au micro d'Euronews, tandis que son mari, à ses côtés, explique avoir attendu un an et demi pour se faire opérer d'une hernie.
"Le médecin orthopédiste m'a dit que je serai opérée dans environ cinq ans", ajoute la manifestante. "Ou alors je peux me faire opérer dans le privé, bien sûr, pour trois millions de forints (environ 7 300 €)".
Prenant la parole devant les manifestants, le député Ákos Hadházy les a exhortés à poursuivre la protestation en organisant un nouveau blocage des ponts de la capitale hongroise mardi prochain.