La Serbie connait une vague de contestation antigouvernementale sans précédent, déclenchée par l'effondrement du auvent d'une gare à Novi Sad en novembre 2024. Les étudiants du pays réclament justice pour les victimes de cette tragédie.
En Serbie, une nouvelle manifestation s'est tenue à Subotica, dans le nord du pays, pour réclamer justice après l'effondrement du auvent d'une gare à Novi Sad en novembre 2024, une tragédie dans laquelle 16 personnes ont perdu la vie.
"Repenser le système"
Le rassemblement a été organisé par des étudiants et comprenait des activités pour les enfants, une exposition de dessins animés, une distribution de nourriture, un concert et même des feux d'artifice.
Les sifflets et les cornemuses qui fendaient l'air se sont tues lorsque 16 minutes de silence ont été observées en hommage aux 16 victimes de Novi Sad.
"Nous voulons repenser le système. Nous sommes des politiciens, nous n'avons pas d'objectifs politiques. Nous voulons vivre dans un meilleur système, moins corrompu, et nous voulons simplement un meilleur avenir", a témoigné l'une des manifestantes.
"Ce pays est en déclin depuis trente ans", a confié une salariée dans un bureau de poste d'un village de Voïvodine. "Ils nous ont volé les trente meilleures années de notre vie, quatre-vingts pour cent de nos enfants ont quitté le pays. Nous devons changer les choses ici, parce que nous ne pouvons plus donner de notre vie".
Une autre femme s'est enthousiasmé de l'engouement des serbes lors des manifestations : "C'est si bon de voir l'énergie dont les gens font preuve ! C'est incroyable de les voir aller de ville en ville et rallier différents secteurs de la société."
"Protéger les enfants"
La sécurité du rassemblement a été assurée par des motards, des vétérans de guerre mais aussi des agriculteurs venus à bord de leur tracteurs - la région de Subotica étant agricole - pour parer à d'éventuelles attaques des partisans du président Aleksandar Vučić.
L'un des vétérans a témoigné vouloir "protéger les enfants".
D'autres ont saisi l'occasion pour rappeler que nombres d'entre eux, blessées dans les guerres des Balkans, reçoivent de maigres salaires de la part de l'État.
Depuis la tragédie, la Serbie connait une vague de contestation sans précédent. Les manifestants réclament le départ d'Aleksandar Vučić, qu'ils accusent de corruption et tiennent pour responsable de la mauvaise situation économique du pays.
Le maire de Novi Sad, Milan Duric, a lui-même déclaré que le véritable objectif des manifestations était d'obtenir la démission du dirigeant.