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Les États-Unis annoncent révoquer des visas d'étudiants chinois, Pékin dénonce une décision "discriminatoire"

Des étudiants chinois attendent devant l'ambassade des États-Unis pour leur entretien de demande de visa à Pékin, le 2 mai 2012.
Des étudiants chinois attendent devant l'ambassade des États-Unis pour leur entretien de demande de visa à Pékin, le 2 mai 2012. Tous droits réservés  AP Photo/Alexander F. Yuan
Tous droits réservés AP Photo/Alexander F. Yuan
Par Nathan Joubioux avec AP
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Marco Rubio, secrétaire d'État, a indiqué que cette annonce concernant aussi bien les personnes étudiant dans des domaines dits "critiques" que ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois.

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Les étudiants chinois aux États-Unis sont dans l'incertitude. Mercredi, le secrétaire d'État Marco Rubio a annoncé que certains d'entre eux se verraient révoquer leur visa, les empêchant ainsi de poursuivre les études dans les universités américaines.

Une annonce qui vise aussi bien les personnes étudiant dans des domaines dits "critiques" que ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois.

À l'instar de Deng Zhifei, étudiante, beaucoup ne comprennent pas cette décision. "Ce n'est pas une bonne chose qu'ils refusent aux étudiants étrangers la possibilité d'étudier aux États-Unis, car les étudiants internationaux représentent l'échange culturel entre les pays", assure-t-elle.

Liqin, un étudiant de l'université Johns Hopkins, est un peu plus sévère. Pour lui, cette annonce est "une nouvelle version de la loi sur l'exclusion des Chinois", faisant référence à une loi du XIXe siècle qui interdisait aux Chinois de se rendre aux États-Unis et imposait à ceux qui s'y trouvaient déjà d'obtenir la nationalité américaine. Il repense alors son futur, et envisage de quitter les États-Unis pour la première fois depuis son arrivée, il y a plusieurs années.

Une mesure "discriminatoire"

Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a fustigé cette décision, la qualifiant de "déraisonnable" et de "discriminatoire". Elle "met à nu le mensonge américain selon lequel les États-Unis défendent ce que l'on appelle la liberté et l'ouverture", a-t-elle déclaré, précisant que Pékin a "déposé une protestation" auprès de l'administration américaine.

Cependant, cette annonce n'est pas une surprise totale, tant la question des étudiants est une source de tensions entre les deux pays. En 2019, pendant le premier mandat de Donald Trump, le ministère chinois de l'Éducation avait mis en garde les étudiants contre les problèmes de visa aux États-Unis, avec des taux de rejet en hausse et des visas de plus en plus courts.

L'année dernière, le ministère chinois des Affaires étrangères a protesté contre le fait qu'un certain nombre d'étudiants chinois avaient été injustement interrogés et renvoyés chez eux à leur arrivée dans les aéroports américains.

Les médias d'État chinois ont longtemps mis en avant la violence des armes à feu aux États-Unis et les manifestations violentes pendant la pandémie. Ils dépeignent ce pays comme dangereux, notamment pour ses citoyens.

270 000 étudiants dans l'incertitude

Les échanges entre les deux pays sont pourtant nombreux. Avec quelque 270 000 étudiants lors de l'année scolaire passée, la Chine représente environ un quart de tous les étudiants étrangers aux États-Unis, juste derrière l'Inde. Mais en raison des relations tendues entre les deux pays, certains étudiants chinois ont préféré se tourner vers d'autres pays anglophones, comme le Royaume-Uni.

Ce calcul pourrait également s'avérer négatif pour les États-Unis. "La diminution des échanges internationaux n'est certainement pas une bonne chose pour le développement" du pays, explique Zhang Qi, chercheur post-doctoral à Pékin. "En revanche, cela pourrait être un changement positif pour le développement de la Chine. Davantage de personnes talentueuses pourraient choisir de rester à l'université de Tsinghua ou de Pékin, ou à l'Académie chinoise des sciences et dans d'autres institutions de premier plan en Chine, ce qui favoriserait le développement de la science et de la technologie dans le pays", poursuit-il.

L'incertitude frappe de plein fouet Zou Renge, 27 ans. Cette étudiante en master de politique publique à l'université de Chicago avait prévu de prendre un congé et de travailler dans l'humanitaire après avoir obtenu son diplôme. Mais désormais, les plans ont changé pour celle qui ne veut pas quitter le sol américain. "Dans un environnement très incertain, je ferai de mon mieux pour trouver une solution", a-t-elle assuré. Et un emploi, donc.

Même son de cloche du côté de Chen, étudiant à l'université de Purdue. "Je m'attendais à la liberté et à la tolérance. Les États-Unis étaient connus pour leur diversité qui permet aux étudiants internationaux de s'intégrer. C'est dommage de voir un tel changement", lâche-t-il, un poil agacé.

Hong Kong plutôt que les États-Unis ?

Certains voient en cette annonce une opportunité. Le chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, a déclaré que la ville accueillerait tous les étudiants qui ont fait l'objet d'une discrimination de la part des politiques américaines. "Les étudiants qui subissent un traitement injuste peuvent venir de différents pays autres que les États-Unis. Nous travaillerons avec nos universités pour fournir le meilleur soutien et la meilleure assistance possible", a-t-il assuré.

Cette déclaration fait suite à un message largement partagé par l'Université des sciences et technologies de Hong Kong (HKUST) invitant les étudiants de Harvard à "poursuivre leurs études" dans cette ville, après que Donald Trump a déclaré qu'il révoquerait la capacité de l'université à accepter des étudiants internationaux.

D'autres universités hongkongaises, dont l'Université chinoise de Hong Kong et l'Université de la ville de Hong Kong, ont également déclaré qu'elles rationaliseraient ou faciliteraient les candidatures des étudiants internationaux venant des meilleures universités américaines.

Hong Kong, ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997, est une destination populaire pour les étudiants de Chine continentale qui souhaitent obtenir un diplôme universitaire, en raison de son image internationale et de ses libertés relatives. La ville a lancé un nouveau programme de visas en 2022 pour contrer l'exode des expatriés et des professionnels locaux qui s'est produit après que Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale pour réprimer la dissidence et pendant la pandémie de COVID-19.

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