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L'Iran détient un stock d'uranium enrichi suffisant pour plusieurs bombes atomiques, selon l'AIEA

Rafael Mariano Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, s'adresse aux journalistes à l'agence à Vienne, en Autriche, le mercredi 28 mai 2025.
Rafael Mariano Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, s'adresse aux journalistes à l'agence à Vienne, en Autriche, le mercredi 28 mai 2025. Tous droits réservés  Jon Gambrell/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Jon Gambrell/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Par Andreas Rogal avec AP
Publié le Mis à jour
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Dans son rapport, l'Agence internationale de l'énergie atomique avertit que l'Iran est désormais "le seul État non doté d'armes nucléaires à produire de telles matières", ce qui, selon l'organe, est "très préoccupant".

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L'Iran a de nouveau accru son stock d’uranium enrichi à des niveaux proches de ceux nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires, selon un rapport confidentiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique, consulté par The Associated Press.

Le document de l'AIEA lance un avertissement sévère, affirmant que l'Iran est désormais "le seul État non doté d'armes nucléaires à produire de telles matières", ce qui, selon l'agence basée à Vienne, est "très préoccupant".

Ce rapport intervient à un moment délicat, alors que l’administration américaine cherche à conclure un accord avec Téhéran pour encadrer son programme nucléaire. Plusieurs cycles de négociations ont eu lieu, sans aboutir à un compromis jusqu’à présent.

Une hausse de près de 50% depuis février dernier

L'organe de surveillance nucléaire des Nations unies a précisé le 17 mai dernier que l'Iran aurait accumulé 408,6 kilogrammes d'uranium enrichi à 60 %. Cela représente une augmentation de 133,8 kilogrammes, soit près de 50 %, depuis le dernier rapport de l'AIEA en février.

Le seuil des 60 % d’enrichissement constitue une étape technique relativement courte vers les 90 % nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire. Selon l’agence, environ 42 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, s’il était porté à 90 %, suffiraient théoriquement à produire une bombe atomique.

Le rapport trimestriel de l’AIEA note également qu’en date du 17 mai, le stock total d’uranium enrichi de l’Iran - incluant toutes les concentrations, y compris les niveaux plus faibles - s’élevait à 9 247,6 kilogrammes, soit une hausse de 953,2 kilogrammes par rapport aux données de février.

L'AIEA met en garde contre les ambitions iraniennes

L'agence de l'ONU a appelé Téhéran à changer d'urgence de cap et à se conformer à l'enquête qu'elle mène depuis des années.

L'Iran a affirmé que son programme nucléaire était uniquement destiné à des fins pacifiques, mais le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a averti que Téhéran disposait de suffisamment d'uranium enrichi à des niveaux proches de ceux des armes pour fabriquer "plusieurs" bombes nucléaires s'il le souhaitait.

Rafael Grossi a "réitèré son appel pressant à l'Iran pour qu'il coopère pleinement et efficacement" à l'enquête menée depuis des années par l'AIEA.

L'AIEA a également distribué samediun second rapport confidentiel de 22 pages aux États membres, produit à la suite d'une résolution adoptée par le conseil des gouverneurs de l'AIEA en novembre dernier.

Dans ce rapport dit "complet", l'AIEA indique que la coopération de l'Iran avec l'agence "a été moins que satisfaisante" en ce qui concerne les traces d'uranium découvertes par les inspecteurs de l'AIEA sur plusieurs sites en Iran que Téhéran n'a pas déclarés comme étant des sites nucléaires.

Les responsables occidentaux soupçonnent que les traces d'uranium découvertes par l'AIEA pourraient fournir la preuve que l'Iran avait un programme nucléaire militaire secret jusqu'en 2003.

Les services de renseignement américains estiment que l'Iran n'a pas encore lancé de programme d'armement, mais qu'il a "entrepris des activités qui le placent en meilleure position pour produire un dispositif nucléaire, s'il le souhaite".

Réaction rapide d'Israël

Israël a déclaré que ce rapport constituait un signal d'alarme clair indiquant que "l'Iran est totalement déterminé à achever son programme d'armement nucléaire".

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné que le rapport de l'AIEA "renforce fortement ce qu'Israël dit depuis des années : l'objectif du programme nucléaire iranien n'est pas pacifique".

Il a également ajouté que le niveau d'enrichissement de l'Iran "n'a aucune justification civile" et a appelé la communauté internationale à "agir maintenant pour arrêter l'Iran".

Il est rare que le bureau du Premier ministre israélien fasse des déclarations le samedi, jour de repos juif, ce qui souligne l'urgence de la question.

Qu'est-ce que l'AIEA inspecte en Iran ?

L'un des sites iraniens a été rendu public en 2018 après que Benjamin Netanyahu l'a révélé aux Nations unies et l'a qualifié d'entrepôt nucléaire clandestin caché dans une usine de nettoyage de tapis.

L'Iran a démenti, mais en 2019, les inspecteurs de l'AIEA y ont détecté la présence de particules d'uranium fabriquées par l'homme.

Après avoir bloqué l'accès à l'AIEA dans un premier temps, les inspecteurs ont pu prélever des échantillons en 2020 sur deux autres sites où ils ont également détecté la présence de particules d'uranium artificiel.

Ces trois sites ont été baptisés Turquzabad, Varamin et Marivan.

Un quatrième site non déclaré, appelé Lavisan-Shian, fait également partie de l'enquête de l'AIEA, mais les inspecteurs de l'AIEA ne l'ont jamais visité car il a été rasé et démoli par l'Iran après 2003.

Dans le rapport détaillé publié samedi, l'AIEA indique que "l'absence de réponses et d'éclaircissements fournis par l'Iran" aux questions posées par l'organisme de surveillance concernant Lavisan-Shian, Varamin et Marivan "a conduit l'agence à conclure que ces trois sites, et d'autres sites connexes possibles, faisaient partie d'un programme nucléaire structuré non déclaré mené par l'Iran jusqu'au début des années 2000 et que certaines activités ont utilisé des matières nucléaires non déclarées".

Téhéran a rejeté les conclusions du rapport et l'a qualifié de "politiquement motivé".

Un accord avec les États-Unis toujours possible ?

Jeudi, de hauts responsables iraniens ont rejeté les spéculations sur l'imminence d'un accord nucléaire avec les États-Unis, soulignant que tout accord conduirait à lever totalement les sanctions et à permettre la poursuite du programme nucléaire du pays.

Ces commentaires sont intervenus un jour après que Donald Trump a déclaré avoir dit au Premier ministre israélien de ne pas frapper l'Iran afin de donner à l'administration américaine plus de temps pour faire pression en faveur d'un nouvel accord avec Téhéran.

Le président américain a déclaré vendredi qu'il pensait toujours qu'un accord pourrait être conclu dans un "avenir pas trop lointain".

"Ils ne veulent pas qu'on les fasse exploser. Ils préféreraient conclure un accord", a déclaré Donald Trump à propos de l'Iran. Il a ajouté : "Ce serait formidable que nous puissions conclure un accord sans que des bombes soient larguées sur tout le Moyen-Orient."

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