Hana-Rāwhiti Maipi-Clarke, 22 ans, a été suspendue pour sept jours et les dirigeants de son parti politique, Debbie Ngarewa-Packer et Rawiri Waititi, ont été suspendus pour 21 jours.
C'est une sanction inédite en Nouvelle-Zélande. Jeudi 5 juin, le parlement a annoncé des suspensions record pour trois députés qui avaient exécuté un haka Māori au sein de l'assemblée.
Hana-Rāwhiti Maipi-Clarke, 22 ans, a été suspendue pour sept jours et les dirigeants de son parti politique, Debbie Ngarewa-Packer et Rawiri Waititi, ont été suspendus pour 21 jours. En Nouvelle-Zélande, la sanction la plus sévère jusqu'ici était de trois jours.
En novembre, ils avaient exécuté cette danse chantée rituelle pour protester contre une proposition de loi controversée, aujourd'hui rejeté, qui, selon eux, reviendrait sur les droits des autochtones. Elle visait également à définir légalement les principes du traité de Waitangi de 1840, pacte signé entre les chefs Māori et la Couronne britannique lors de la colonisation de la Nouvelle-Zélande.
Lors de la première lecture du projet de loi, l'année passée, plus de 40 000 personnes avaient manifesté devant le parlement. Cette manifestation avait alors provoqué des mois de débats entre les législateurs sur les conséquences des actions des politiciens Te Pāti Māori. Ils s'étaient également interrogé pour savoir si le Parlement néo-zélandais accueillait et appréciait la culture Māori, ou s'il se sentait menacé par elle.
"Donner une voix à ceux qui n'en n'ont pas"
En avril, une commission composée de législateurs a recommandé ces lourdes interdictions, assurant que les députés n'étaient pas punis pour le haka, mais pour avoir traversé à grandes enjambées l'assemblée en direction de leurs adversaires pendant qu'ils le pratiquaient.
Judith Collins, présidente de la commission, a déclaré que le comportement des législateurs avait été "flagrant", "perturbateur" et "potentiellement intimidant".
Des accusations rejetées par Hana-Rāwhiti Maipi-Clarke. La jeune députée avait alors cité d'autres cas où des législateurs se sont approchés de leurs adversaires sans être sanctionnés. À l'instar Debbie Ngarewa-Packer et Rawiri Waititi, Hana-Rāwhiti Maipi-Clarke a assuré qu'ils étaient traités plus durement que les autres, car ils sont Māori.
"Je suis venu dans cette maison pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas. Est-ce que c'est ça le vrai problème ici ?", a demandé la jeune députée. "Est-ce là la véritable intimidation ? Nos voix sont-elles trop fortes pour cette maison ?"
Leur parti politique, Te Pāti Māori, également connu sous le nom de Parti Māori, est un groupe politique de gauche en Nouvelle-Zélande qui défend les droits des minorités Māori.