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Info Euronews : le Bélarus libère des prisonniers politiques, dont l'opposant Siarhei Tsikhanouski

une manifestation pour la libération des prisonniers politiques en Biélorussie, devant l'ambassade de Biélorussie, à Vilnius, Lituanie, le vendredi 8 mars 2024
une manifestation pour la libération des prisonniers politiques en Biélorussie, devant l'ambassade de Biélorussie, à Vilnius, Lituanie, le vendredi 8 mars 2024 Tous droits réservés  AP Photo
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Par Sasha Vakulina
Publié le Mis à jour
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Le dirigeant bélarusse a gracié plusieurs prisonniers samedi, à l'occasion de la visite de l'envoyé spécial américain Keith Kellogg, dans le but d'apaiser les tensions avec l'Occident. Le mari de Sviatlana Tsikhanouskaya se trouve actuellement en Lituanie.

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Le Bélarus a libéré un groupe de prisonniers politiques samedi, dans le cadre d'un accord conclu avec le président Alexandre Loukachenko sous l'égide des États-Unis, ont déclaré des sources de l'opposition bélarusse à Euronews.

Le mari de Sviatlana Tsikhanouskaya, cheffe de l'opposition en exil, Siarhei Tsikhanouski, fait partie des personnes libérées.

Le régime de Loukachenko l'avait arrêté en 2020 en tant que candidat à la présidence de l'opposition et concurrent direct du président sortant.

Siarhei Tsikhanouski s'adresse aux personnes rassemblées pour parrainer les candidats indépendants à la présidence à Minsk, le 24 mai 2020.
Siarhei Tsikhanouski s'adresse aux personnes rassemblées pour parrainer les candidats indépendants à la présidence à Minsk, le 24 mai 2020. AP Photo

Sviatlana Tsikhanouskaya a publié sur Telegram une vidéo de leurs retrouvailles à Vilnius, en Lituanie, où elle réside et mène ses activités politiques et actions de défense de la diaspora bélarusse, ajoutant qu'au total, 14 prisonniers ont été libérés.

"Je n'arrive pas à y croire. Siarhei est là, avec moi et nos enfants. Ce dont nous rêvions depuis cinq ans est enfin arrivé", a-t-il écrit, plus tard, sur X.

La libération surprise a été négociée par l'envoyé américain Keith Kellogg, un conseiller de longue date du président américain Donald Trump, qui s'est rendu au Bélarus en début de semaine pour s'entretenir avec Loukachenko.

Depuis l'année dernière, le dirigeant de Minsk gracie régulièrement un petit nombre de détracteurs du gouvernement emprisonnés, ce que les analystes considèrent comme un signe que le Bélarus cherche à apaiser les tensions avec l'Occident.

À l'approche des élections présidentielles de janvier 2025, Loukachenko a gracié des prisonniers condamnés pour extrémisme, affirmant qu'il s'agissait d'un "geste humain" à l'égard de ceux qui s'étaient "égarés".

L'artiste Ales Pushkin, décédé en juillet alors qu'il était emprisonné après avoir été privé de soins médicaux, brandit un drapeau rouge et blanc symbolisant l'opposition.
L'artiste Ales Pushkin, décédé en juillet alors qu'il était emprisonné après avoir été privé de soins médicaux, brandit un drapeau rouge et blanc symbolisant l'opposition. AP Photo

Kellogg, envoyé spécial des États-Unis pour la guerre de la Russie contre l'Ukraine, a déclaré en privé que le voyage à Minsk pourrait contribuer à relancer les pourparlers de paix visant à mettre fin à l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie, selon deux des sources.

Plus tôt, Sviatlana Tsikhanouskaya, leader de l'opposition en exil, a déclaré à Euronews que Loukachenko n'était pas "digne de confiance" et que le Bélarus n'était pas un lieu de négociations parce que le président "faisait partie de cette guerre".

Loukachenko est un allié clé du président russe Vladimir Poutine et lui a permis d'organiser une partie de son invasion massive de l'Ukraine en février 2022 depuis son territoire.

"C'est un co-agresseur qui sert les intérêts de Poutine et on ne peut absolument pas lui faire confiance", a déclaré Tsikhanouskaya à Euronews.

Elle a décrit la guerre de la Russie en Ukraine comme une "bénédiction" pour Loukachenko et a déclaré qu'il ne voulait pas qu'elle s'arrête.

"Le gouvernement produit une grande quantité de matériel pour l'armée russe, et dans cette atmosphère de sanctions contre le régime de Loukachenko, c'est une bonne source de revenus pour lui ", a-t-elle ajouté.

Des policiers arrêtent Nina Bahinskaya, 73 ans, lors d'un rassemblement pour protester contre les résultats officiels de l'élection présidentielle, Minsk, le 19 septembre 2020
Des policiers arrêtent Nina Bahinskaya, 73 ans, lors d'un rassemblement pour protester contre les résultats officiels de l'élection présidentielle, Minsk, le 19 septembre 2020 AP Photo

Qui est Siarhei Tsikanouski ?

Ancien blogueur populaire, Siarhei Tsikhanouski a décidé de se présenter contre Loukachenko aux élections présidentielles de 2020 et a été arrêté au printemps, bien avant les manifestations qui auront secoué le pays pendant l'été post-électoral.

Tsikhanouski a d'abord été placé en "détention administrative", ce qui l'a empêché de déposer sa candidature avant la date limite. Sa femme, Tsikhanouskaya, s'est alors présentée à la place son mari et, malgré un contexte de sexisme émanant des hautes sphères tolérant sa présence dans le bulletin, s'est imposée comme l'un des principaux candidats de l'opposition.

Un tribunal de Minsk a condamné Tsikhanouski à 18 ans de prison dans les conditions les plus sévères possibles. Il n'a pas été autorisé à recevoir des visites de sa famille ni à passer des appels téléphoniques. Il n'a pas non plus été autorisé à rencontrer son avocat de manière confidentielle, à lire, à envoyer des lettres ou à recevoir des lettres et des colis.

En 2023, il a été condamné à une nouvelle peine d'un an et demi de prison, en plus de la peine de 18 ans qu'il purgeait déjà pour "désobéissance à l'administration pénitentiaire".

Tsikhanouskaya n'a eu aucun contact avec son mari depuis qu'il a été emprisonné. Elle a précédemment déclaré à Euronews qu'elle ne savait pas s'il était en vie.

"Mes enfants lui écrivent des lettres, mais ils ne reçoivent aucune réponse. Ils demandent si leur père va bien, s'il est toujours en vie - c'est une situation incroyablement douloureuse. L'emprisonnement de mon mari est ma douleur personnelle, mais mon objectif est de libérer tous les prisonniers politiques", a-t-elle confié à Euronews.**

Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a revendiqué la victoire lors de l'élection présidentielle de 2020, jugée frauduleuse par l'UE et les observateurs extérieurs, ce qui a déclenché des manifestations de masse.

Celles-ci ont été violemment réprimées par la police, des dizaines de milliers de manifestants pacifiques ont été arrêtés et d'innombrables détenus ont subi des tortures et d'autres mauvais traitements.

Sviatlana Tsikhanouskaya s'est exilée à Vilnius par crainte d'être poursuivie. Nombre de ses proches collaborateurs, y compris son alliée la plus proche pendant la campagne électorale, Maryia Kalesnikava, ont été emprisonnés.

Selon l'ONG bélarusse des droits de l'homme Vyasna, plus de 50 000 personnes ont été détenues pour des motifs politiques après les manifestations de masse qui ont suivi la réélection contestée de Loukachenko à l'élection présidentielle de 2020, et au moins 5 472 personnes ont été condamnées dans des affaires pénales motivées par des considérations politiques.

Les Nations unies estiment qu'environ 300 000 Bélarusses ont quitté le pays depuis lors, la plupart d'entre eux se rendant en Pologne et en Lituanie.

Aujourd'hui encore, entre 15 et 20 personnes sont détenues chaque jour au Bélarus.

En 2023, Tsikhanouskaya a été condamnée à 15 ans de prison par contumace.

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