Ce développement fait suite à l'intervention de Donald Trump. Le président américain a affirmé s’était entretenu avec les chefs des deux gouvernement, avertissant qu'il ne conclurait aucun accord commercial avec l’un ou l’autre tant que les hostilités se poursuivraient.
Alors que les affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge entrent dans leur quatrième jour, les dirigeants des deux pays doivent se rencontrer ce lundi à Kuala Lumpur, en Malaisie, pour des discussions visant à "rétablir la paix", a annoncé le bureau du Premier ministre thaïlandais par interim.
Ce dimanche le Premier ministre cambodgien Hun Manet a déclaré que son pays était prêt à accepter un "cessez-le-feu immédiat et inconditionnel".
Le dirigeant thaïlandais Phumtham Wechayachai s'est montré plus réservé, se disant favorable au principe d'une trêve, tout en soulignant la nécessité d’une "intention sincère" de la part du Cambodge. "Il s'agit d'une nouvelle positive pour les soldats et le peuple des deux pays", a toutefois déclaré Hun Manet dans un communiqué.
Le dirigeant a chargé son adjoint, le ministre des Affaires étrangères Prak Sokhonn, de coordonner les prochaines étapes avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio.
"Il ne peut y avoir de cessation des hostilités tant que le Cambodge manque gravement de bonne foi et viole de manière répétée les principes fondamentaux des droits de l'homme et du droit humanitaire", a déclaré le responsable de la diplomatie thaïlandaise.
Ce développement fait suite à l'intervention de Donald Trump. Le président américain a affirmé s’était entretenu avec les chefs des deux gouvernement, avertissant qu'il ne conclurait aucun accord commercial avec l’un ou l’autre tant que les hostilités se poursuivraient.
Les échanges se poursuivent sur le terrain
Les combats ont éclaté jeudi après l'explosion d'une mine terrestre le long de la frontière, qui a blessé cinq soldats thaïlandais. Les deux parties se sont accusées mutuellement d'avoir déclenché les affrontements. Les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs et la Thaïlande a fermé ses points de passage avec le Cambodge.
Malgré les efforts diplomatiques, les combats se sont poursuivis dimanche le long de certaines parties de la frontière contestée, les deux parties refusant de bouger et s'échangeant des reproches sur les nouveaux tirs d'obus et les mouvements de troupes.
Selon le colonel Richa Suksowanont, porte-parole adjoint de l'armée thaïlandaise, les forces cambodgiennes auraient tiré à l'artillerie lourde sur la province de Surin, y compris sur des habitations civiles tôt dimanche. Le responsable militaire a ajouté que le Cambodge avait également lancé des attaques à la roquette visant l'ancien temple de Ta Muen Thom, revendiqué par les deux pays, ainsi que d'autres zones dans le but de récupérer le territoire sécurisé par les troupes thaïlandaises.
Les forces thaïlandaises ont répondu avec de l'artillerie à longue portée pour frapper l'artillerie cambodgienne et les lance-roquettes.
De son coté, le porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, le lieutenant-général Maly Socheata, a accusé les forces thaïlandaises d'avoir intensifié la violence en bombardant le territoire cambodgien tôt dimanche, puis en procédant à une "incursion à grande échelle" impliquant des chars et des troupes au sol dans plusieurs zones.
"De telles actions sapent tous les efforts déployés en vue d'une résolution pacifique et révèlent l'intention manifeste de la Thaïlande d'intensifier le conflit au lieu de le désamorcer", a déclaré Maly Socheata.
6000 personnes abritées dans le centre centre d'hébergement de Surin, en Thaïlande
Technicien en climatisation en Thaïlande, Pichayut Surasit, a témoigné des combats, l'obligeant obligé à quitter son travail à Bangkok pour rentrer chez lui afin de protéger sa famille.
"Je n'ai pas eu le courage de poursuivre mon travail lorsque j'ai appris la nouvelle. Je voulais rentrer le plus vite possible, mais j'ai dû attendre jusqu'au soir", a-t-il déclaré.
Aujourd'hui, dans un centre d'hébergement de Surin qui accueille quelque 6 000 personnes évacuées, Pichayut Surasit s'inquiète pour sa femme et ses deux filles jumelles, espérant que le conflit prendra bientôt fin afin qu'elles puissent retourner chez elles, dans le district de Kap Choeng, l'un des plus durement touchés par les bombardements.
Bualee Chanduang, une vendeuse locale qui s'est installée dans le même abri jeudi avec sa famille et son lapin de compagnie, compte sur des négociations rapides pour mettre fin à la violence. "Je prie Dieu pour qu'il aide les deux parties à accepter de discuter et de mettre fin à cette guerre", a-t-elle déclaré.
34 morts et plus de 168 000 déplacés
Dimanche, la Thaïlande a annoncé la mort d'un nouveau soldat, ce qui porte le nombre total de victimes à 21, pour la plupart des civils.
Plus de 131 000 personnes en Thaïlande ont été évacuées vers des lieux sûrs et plus de 37 000 personnes ont fui trois provinces cambodgiennes. De nombreux villages frontaliers sont pratiquement déserts, et beaucoup d'écoles et d'hôpitaux sont fermés.
Le Cambodge a déclaré que 13 personnes avaient été tuées.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé à l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, de servir de médiateur pour la paix entre les deux membres.
Human Rights Watch a condamné l'utilisation signalée de bombes à sous-munitions, armes interdites par le droit international, dans des zones peuplées, et a exhorté les deux gouvernements à protéger les civils.