"Je pense que les Britanniques sont révoltés par ce qu'ils voient sur leurs écrans", a de son côté déclaré Keir Starmer lors d'une rencontre entre les deux dirigeants.
Le président américain Donald Trump a déclaré lundi que la bande de Gaza connaissait une "véritable famine" et a exhorté Israël à fournir de la nourriture à la population, révisant sa position sur la situation humanitaire dans l'enclave.
S'exprimant en Écosse, Donald Trump a déclaré que les États-Unis et d'autres pays donnaient de l'argent et de la nourriture à Gaza, mais que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait "en quelque sorte gérer la situation".
"Je veux qu'il s'assure qu'ils reçoivent de la nourriture", a déclaré Donald Trump.
Les déclarations de du président américain semblent résulter des images de l'aggravation de la crise de la faim à Gaza ces derniers jours.
Il a été demandé à Donald Trump s'il était d'accord avec les propos de Benjamin Netanyahu dimanche, dans lesquels le Premier ministre israélien déclarait : "Il n'y a pas de politique de famine à Gaza et il n'y a pas de famine à Gaza".
"Je ne sais pas", a répondu Donald Trump lundi. "Je veux dire, en me basant sur la télévision, je dirais que non, en particulier parce que ces enfants ont l'air très affamés".
Les États-Unis vont mettre en place des centres de distribution de nourriture à Gaza
Face aux critiques internationales croissantes, l'armée israélienne a commencé ce week-end à larguer de l'aide par avion et à interrompre les combats dans trois zones peuplées de la bande de Gaza pendant dix heures par jour pour faciliter la distribution.
Vendredi, le président américain avait exprimé sa résignation face à la situation à Gaza, après que le retrait des États-Unis et d'Israël de leurs négociateurs qui participaient aux pourparlers menés au Qatar pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu.
Donald Trump a semblé plus enclin à agir lundi, après que des rapports faisant état de décès liés à la malnutrition et des images de personnes, en particulier de jeunes enfants et de nourrissons, luttant pour se procurer de la nourriture ont continué à émerger au cours du week-end, suscitant l'indignation de la communauté internationale.
Le président américain, qui s'est entretenu avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, a déclaré que les États-Unis allaient "mettre en place des centres de distribution de nourriture", mais il n'a pas donné de précisions.
Le tollé international s'amplifie
Alors que Donald Trump a exhorté Benjamin Netanyahu à faire davantage pour fournir de l'aide, le dirigeant américain a été confronté à des demandes similaires.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré dans une allocution télévisée lundi que Donald Trump était "celui qui est capable d'arrêter la guerre, d'apporter l'aide et de mettre fin à cette souffrance".
"S'il vous plaît, faites tous les efforts possibles pour arrêter cette guerre et apporter l'aide", a déclaré Abdel Fattah al-Sissi en s'adressant à Donald Trump, ajoutant : "Je crois qu'il est temps de mettre fin à cette guerre."
Donald Trump a déclaré que le Hamas avait volé de la nourriture et de l'aide à la population de Gaza, mais lorsqu'un journaliste lui a demandé quelle était la responsabilité d'Israël dans la limitation de l'aide à la région, il a répondu : "Israël a une grande responsabilité".
"Nous devons apporter une aide humanitaire avant de faire quoi que ce soit. Nous devons nourrir les enfants", a-t-il déclaré.
Keir Starmer s'est montré plus catégorique que Donald Trump, qualifiant la situation à Gaza de "désespérée".
"Je pense que les Britanniques sont révoltés par ce qu'ils voient sur leurs écrans", a-t-il déclaré.
Keir Starmer, qui subit les pressions de son parti travailliste pour reconnaître un État palestinien comme l'a fait la France la semaine dernière, a déclaré que le Royaume-Uni y était favorable, mais que cela devait s'inscrire dans le cadre d'un plan visant à trouver une solution à deux États.
La semaine dernière, Donald Trump a déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien par la France "n'avait aucun poids".
"Je ne vais pas prendre position", a-t-il déclaré lundi à propos de la reconnaissance d'un État palestinien. Il a ajouté à propos de Keir Starmer : "Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il prenne position".
Ces déclarations interviennent alors que l'Assemblée générale des Nations unies a réuni lundi des responsables de haut niveau pour promouvoir une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des décennies.
Israël et les États-Unis boycottent cette réunion de deux jours.