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Exclusif : le PDG de Mercedes répond aux trois principales questions sur l'avenir de l'industrie automobile

Les voitures européennes en crise, illustration
Les voitures européennes en crise, illustration Tous droits réservés  Euronews
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Par Euronews
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L'industrie automobile européenne est confrontée à une crise : la stagnation des ventes, les prix élevés de l'énergie et la concurrence mondiale. Ole Källenius, PDG de Mercedes-Benz et président de l'ACEA, nous fait part de ses réflexions sur l'avenir de l'industrie et sur d'autres questions clés.

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Comme l'a récemment déclaré Stéphane Séjourné, chef de l'industrie de l'UE, dans sa sévère mise en garde, l'industrie automobile européenne est "en danger de mort".

La stagnation des ventes, les prix élevés de l'énergie, la concurrence mondiale croissante et un environnement réglementaire et commercial incertain ont plongé le secteur dans une crise en spirale.

Pour relever les défis les plus urgents, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accueillera vendredi à Bruxelles de hauts responsables de l'industrie automobile pour des discussions approfondies.

Il s'agit de la troisième et dernière réunion de crise de ce type cette année, dans le cadre de ce que la Commission a appelé le "Dialogue stratégique sur l'avenir de l'industrie automobile".

Mais ces discussions de crise peuvent-elles éviter la catastrophe que de nombreuses personnalités du secteur ont annoncée, ou le rôle de l'Europe dans la construction automobile mondiale est-il révolu ?

Euronews s'est entretenu avec Ole Källenius, président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) et PDG de Mercedes-Benz, qui a fait part de ses réflexions sur les trois questions les plus importantes concernant l'industrie automobile du continent et son avenir.

Un système de recharge sans fil de Porsche est exposé sur le stand de Volkswagen lors de l'ouverture du Salon international de l'automobile de Munich, le 9 septembre 2025.
Un système de recharge sans fil de Porsche est exposé sur le stand de Volkswagen lors de l'ouverture du salon international de l'automobile à Munich, le 9 septembre 2025. AP Photo

Euronews : L'industrie automobile demande-t-elle que l'on revienne sur les objectifs de l'UE en matière d'émissions ?

Ole Källenius : Nous sommes pleinement engagés dans l'objectif de zéro émission, mais il y a une meilleure façon d'y parvenir.

Personne n'a plus intérêt au succès des voitures électriques que l'industrie automobile européenne.

En tant que constructeurs, nous avons déjà investi des centaines de milliards et mis sur le marché des centaines de modèles à zéro émission.

Cependant, le monde a évolué, et la politique et la législation doivent également évoluer.

C'est pourquoi nous plaidons pour un recalibrage pragmatique de la trajectoire de réduction des émissions de CO₂.

Il ne s'agit pas d'abandonner nos objectifs, mais plutôt de les aligner sur les réalités actuelles du marché, les conditions économiques et le paysage géopolitique.

Ole Källenius, PDG de Mercedes-Benz, lors de la remise des Laureus World Sports Awards à Berlin, le 17 février 2020.
Ole Källenius, PDG de Mercedes-Benz, lors de la remise des Laureus World Sports Awards à Berlin, le 17 février 2020. AP Photo

Euronews : Quels sont les facteurs qui ralentissent la transition vers la mobilité verte ?

Ole Källenius : Ce dont nous avons besoin dans la situation actuelle, c'est de mesures d'encouragement fortes, y compris une infrastructure de recharge robuste, des incitations significatives pour les consommateurs et des améliorations significatives de nos réseaux énergétiques.

En outre, les coûts élevés de l'électricité et de l'énergie doivent baisser de manière significative, car ils ont un impact direct sur l'attrait et l'accessibilité de la mobilité électrique pour le consommateur moyen.

Il ne s'agit pas de questions insignifiantes, mais de défis systémiques qui nécessitent un effort concerté de la part des décideurs politiques, des fournisseurs d'énergie et de l'industrie pour véritablement libérer tout le potentiel de la mobilité électrique. Nous sommes prêts à faire notre part, mais l'écosystème doit évoluer en parallèle.

La Mercedes CLA exposée sur le stand Mercedes lors de l'ouverture du Salon international de l'automobile de Munich, le 10 septembre 2025.
La Mercedes CLA exposée sur le stand Mercedes lors de l'ouverture du salon international de l'automobile de Munich, le 10 septembre 2025. AP Photo

Euronews : Qu'est-ce qui est nécessaire pour assurer une transition réussie vers la mobilité verte ?

Källenius : Cela commence par une stratégie européenne holistique et pragmatique, qui va au-delà des simples objectifs de CO2.

Nous avons besoin d'une réglementation plus simple et plus souple, d'une réduction de la bureaucratie, d'un recalibrage réaliste des objectifs, d'incitations cohérentes et à long terme pour encourager l'adoption par les consommateurs, ainsi que d'une neutralité technologique.

Enfin, la politique climatique doit être intégrée aux objectifs plus larges de l'UE visant à garantir la compétitivité, la création d'emplois et l'autonomie stratégique.

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