Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

La France expulse deux diplomates maliens et suspend sa coopération antiterroriste

Cette photo fournie mardi 19 avril 2022 par l'armée française montre des soldats français des forces Barkhane et des officiers maliens signant des documents, le 4 avril 2022
Cette photo fournie mardi 19 avril 2022 par l'armée française montre des soldats français des forces Barkhane et des officiers maliens signant des documents, le 4 avril 2022 Tous droits réservés  AP/AP
Tous droits réservés AP/AP
Par Sophia Khatsenkova
Publié le
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button

Expulsions réciproques et rupture de la coopération sécuritaire marquent un tournant dans les relations entre le Mali et la France

PUBLICITÉ

Les relations déjà tendues entre la France et le Mali ont franchi un nouveau cap. Paris a ordonné à deux diplomates maliens de quitter son territoire d’ici samedi, en représailles à l’arrestation à Bamako, le mois dernier, d’un agent diplomatique français accusé d’espionnage.

« Les deux diplomates, membres de l’ambassade et du consulat du Mali à Paris, ont été déclarés persona non grata et ont jusqu’à samedi pour quitter le territoire », a confirmé ce vendredi une source diplomatique française à l’AFP.

Selon les informations de RFI, il s’agirait de deux agents des services de renseignements maliens en poste dans la capitale française.

Cette décision s’accompagne d’une rupture majeure : la France met fin à sa coopération antiterroriste avec Bamako. « Le Mali viole délibérément une des règles les plus fondamentales du droit international, s’agissant d’un agent diplomatique dûment accrédité par les autorités maliennes. Face à un acte d’une telle gravité et d’une telle hostilité, la France a décidé de suspendre la coopération avec le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a déclaré la même source.

Arrestation contestée à Bamako

Le 15 août, les autorités de transition maliennes, dirigées par le colonel Assimi Goïta, avaient annoncé l’arrestation d’un ressortissant français soupçonné de travailler pour le « service de renseignement français ».

Bamako l’accuse d’être impliqué dans une « tentative de déstabilisation des institutions » menée par « un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne ». Paris a immédiatement dénoncé des « accusations sans fondement » et exigé la « libération sans délai » de son diplomate.

Expulsions réciproques

En réaction aux mesures françaises, les autorités maliennes ont à leur tour déclaré persona non grata « cinq personnels » de l’ambassade de France, qui avaient déjà quitté Bamako dimanche. Paris souligne toutefois que ces agents n’étaient plus en poste.

La France a laissé entendre que d’autres sanctions pourraient suivre si son diplomate arrêté le 15 août n’est pas rapidement libéré.

Malgré la détérioration des relations depuis les coups d’État de 2020 et 2021, un échange de renseignements antiterroristes subsistait entre les deux pays.

La suspension de cette coopération signifie la fin du partage d’informations sensibles, notamment des écoutes téléphoniques dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes actifs au Sahel.

Le Mali a été confronté depuis plus d’une décennie aux violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, qui multiplient attaques et attentats dans la région.

Un basculement vers Moscou

Ancien pays colonisateur, la France a longtemps conservé une influence politique et militaire au Mali. Mais depuis l’arrivée de la junte en 2020, Bamako s’est progressivement détourné de ses partenaires occidentaux pour se rapprocher de Moscou.

Les forces maliennes collaborent désormais avec les mercenaires russes d’Africa Corps, régulièrement accusés d'exactions sur des civils.

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

Immigration : Alger retoque la liste de ses ressortissants expulsables, Paris déclenche la riposte

La CPI appelée à enquêter sur Wagner pour des atrocités présumées en Afrique de l’Ouest

L'avocat du maire d'Istanbul s'est entretenu avec Euronews Turquie