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Reconnaissance de l'État palestinien : drapeaux palestinien et israélien sur la Tour Eiffel

Un grand écran affiche des drapeaux palestinien et israélien et une colombe sur la Tour Eiffel, dimanche 21 septembre 2025, à Paris.
Un grand écran affiche des drapeaux palestinien et israélien et une colombe sur la Tour Eiffel, dimanche 21 septembre 2025, à Paris. Tous droits réservés  Christophe Ena/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Christophe Ena/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Par Serge Duchêne
Publié le Mis à jour
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Emmanuel Macron actera ce lundi, depuis le siège de l'ONU à New York, la reconnaissance historique par la France de l’État palestinien, après le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni hier.

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La ville de Paris a décidé de marquer, à sa façon et en l'anticipant, la reconnaissance par la France de l'Etat palestinien, qui sera actée ce lundi par le président Emmanuel Macron depuis le siège des Nations Unis à New York, à la veille de l’ouverture de la 80e assemblée générale de l’organisation internationale.

Dès 21 h dimanche, la Tour Eiffel — dont la municipalité est propriétaire — affiche les drapeaux palestinien et israélien, reliés par une colombe de la paix avec la branche olive.

Ce pavoisement sur un grand écran n'a pas été annoncé préalablement et dû sûrement surprendre les passants et les automobilistes aux alentours du Champ de Mars ou Trocadero.

"Paris soutient l'initiative portée aux Nations unies par le président de la République française pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine. Paris réaffirme son engagement pour la paix qui passe plus que jamais par la solution à deux Etats", a écrit sur le réseau social Bluesky la maire de la capitale, Anne Hidalgo, sans préciser combien de temps cette image resterait affichée.

Paris soutient l'initiative portée aux Nations-Unies par le Président de la République française pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine.Paris réaffirme son engagement pour la paix qui passe plus que jamais par la solution à deux États.

[image or embed]

— Anne Hidalgo (@annehidalgo.bsky.social) 21 septembre 2025 à 21:20

Comme le rappelle franceinfo, des maires de plusieurs communes de France ont par ailleurs indiqué ces derniers jours leur intention de faire flotter lundi le drapeau palestinien (sans l'israélien) au fronton de leur hôtel de ville, ignorant les mises en garde du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a donné pour consigne aux préfets de saisir la justice administrative si tel était le cas.

La France "du bon côté de l'Histoire" ?

La décision d'Emmanuel Macron de reconnaître l'Etat palestinien, pourtant, ne passe pas tout à fait, au moins, pas auprès de tous. Dans une lettre ouverte au président français, publiée par Figaro, vingt personnalités, dont Philippe Torreton, Joann Sfar, Arthur et Charlotte Gainsbourg, ont demandé de conditionner la reconnaissance d’un État palestinien à la libération des otages et au démantèlement du Hamas.

D’après eux, c'est à ce prix, et à ce prix seulement, que ce geste peut contribuer à la paix" au Proche-Orient."Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme", ajoutent-ils.

Le point que l'exécutif semble avoir entendu. "L'établissement des relations diplomatiques sera progressif et conditionné à un certain nombre d'éléments sur le terrain, et notamment la libération des otages", a précisé Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères démissionnaire, invité de TF1.

Macron lui-même, dans un entretien avec CBS, a insisté que la libération des otages est une « condition » à l'ouverture d'une ambassade dans un État palestinien.

Mais pour Varsen Aghabekian Chahine, ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, "la France se tient du bon côté de l'histoire". "Nous apprécions vraiment la position de la France. C'est maintenant le bon moment. Si ce n'est pas maintenant, ce sera quand alors ?", interroge-t-elle sur franceinfo

Dans les pas de Mittérrand et de Villepin

Pour La Dépêche, c’est un discours historique que va prononcer Emmanuel Macron - et qui va se ranger dans la lignée de ceux de François Mitterrand devant la Knesset le 4 mars 1982 lorsqu’il appela à une solution à deux États ou de Dominique de Villepin le 14 février 2003 devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour s’opposer à la guerre en Irak voulue par les Américains.

Le chef de l’État y travaille d’ailleurs depuis plusieurs semaines. Pour mesurer l’impact de son annonce, Emmanuel Macron a convié le 11 septembre à l’Elysée intellectuels, écrivains, figures de la communauté juive et grands patrons à un dîner-test où il a écouté les uns et les autres, provoqué le débat, noté les objections et les encouragements.

En parallèle, ses conseillers diplomatiques ont rédigé et corrigé plusieurs versions d’une lettre à Mahmoud Abbas, jusqu’à trouver le ton juste.

Mais le chef de l'Etat a aussi assuré prendre la mesure de "l'angoisse, solitude, peur - de l’inquiétude des Français juifs". Sachant que beaucoup - et avant tout, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu - voient la reconnaissance de l'Etat palestinien comme "une récompense" à Hamas, un "danger" pour l'existence d'Israël, passible de conduire au sursaut de l'antisémitisme, Macron a assuré avoir demandé au Garde des Sceaux "d’instruire les procureurs pour améliorer encore la réponse de la justice face à l’antisémitisme et ses nouvelles formes".

Dans sa reconnaissance, la France suivra les pas de trois membres du Commonwealth - la Grande-Bretagne, l'Australie et le Canada, qui ont annoncé leur décision en se sens la veille - et ouvrira la voie aux autres pays, notamment le Luxembourg ou la Belgique.

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