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Syrie : le premier procès sur les affrontements meurtriers de mars s'est ouvert

Des suspects se tiennent à l'intérieur d'une cellule de détention, à gauche, alors que des juges président le premier procès public de Syrie lié aux affrontements de mars, au Palais de justice d'Alep, 18 novembre 2025.
Des suspects se tiennent à l'intérieur d'une cellule de détention, à gauche, alors que des juges président le premier procès public de Syrie lié aux affrontements de mars, au Palais de justice d'Alep, 18 novembre 2025. Tous droits réservés  Ghaith Alsayed/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Ghaith Alsayed/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
Par Kieran Guilbert
Publié le Mis à jour
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La moitié des quatorze accusés sont des loyalistes du président déchu Bachar al-Assad, tandis que l'autre moitié est composée de membres des forces de sécurité du nouveau gouvernement. En mars, plus de 1 400 personnes avaient été tuées dans ces affrontements.

Quatorze personnes, accusées d'être liés aux violences meurtrières survenues sur la côte en mars, ont comparu à Alep ce mardi 18 novembre, à l'occasion de l'ouverture d'un procès qualifié comme historique en Syrie.

Il fait suite à une enquête qui a été menée pendant des mois par l'État sur les affrontements entre les forces gouvernementales et les partisans du président syrien déchu, Bachar al-Assad. Au total, le comité d'enquête a renvoyé 563 suspects devant la justice.

Sept des suspects comparaissant devant le tribunal étaient des loyalistes de Bachar al-Assad, tandis que les sept autres étaient des membres des forces de sécurité du nouveau gouvernement. Les partisans du président déchu sont poursuivis pour "sédition, incitation à la guerre civile [...] attaques contre les forces de l'ordre, meurtre, pillage et vandalisme", selon l'acte d'accusation. Plusieurs d'entre eux ont plaidé non-coupable.

Les sept autres accusés sont poursuivies pour "meurtre prémédité". L'un d'entre eux, qui apparaît sur une vidéo en train de tuer un homme, a assuré qu'elle avait été générée par intelligence artificielle et a nié avoir tué qui que ce soit. "Mais vous êtes clairement visible dans la vidéo, où l’on vous voit tuer la personne agenouillée", lui a alors répondu le juge.

Certains proches ont pu assister au procès. Ayman Bakkour, originaire de la province d'Idlib, a déclaré à l’Associated Press que son fils, membre de la 82e division militaire du gouvernement, est détenu depuis au moins sept mois. "Mon fils a été arrêté pour des violations commises sur la côte. Il y a eu des affrontements là-bas et il a tourné une vidéo qui est devenue virale par accident. Il est maintenant poursuivi", a-t-il déclaré.

Au moins 1 426 morts

Ces violences avaient rapidement dégénéré en attaques sectaires. La commission nationale d'enquête avait estimé à au moins 1 426 le nombre de morts, en majorité des civils alaouites. Cependant, la commission d'enquête a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que les nouveaux chefs militaires syriens avaient ordonné des attaques contre la communauté alaouite.

Ce procès fait suite aux pressions exercées par l'opinion publique et la communauté internationale en faveur d'une réforme judiciaire en Syrie, après des décennies passées sous le régime autocratique de la dynastie des al-Assad.

Bien que les médias d'État aient d'abord annoncé que les suspects pourraient être inculpés rapidement, le juge a ajourné la séance et fixé les audiences suivantes au mois de décembre, le 18 pour les accusés de sédition, le 25 pour les membres des forces gouvernementales. Compte tenu de l'ampleur des violences et du nombre de suspects, le durée de la procédure est toujours inconnue.

Les violences ont éclaté après que des groupes armés alignés sur Bachar al-Assad ont tendu une embuscade aux forces de sécurité du nouveau gouvernement dirigé par le président intérimaire de la Syrie, Ahmad al-Charaa. Ces derniers ont alors répliqué dans ce qui s'est transformé en un véritable massacre.

Les attaques contre la communauté alaouite ont accentué la pression sur Ahmad al-Charaa. Depuis son arrivée au pouvoir en décembre, son gouvernement s'est efforcé de sortir de l'isolement diplomatique. Il a tenté de convaincre les États-Unis d'abandonner les sanctions paralysantes et de stimuler le commerce afin de reconstruire le pays déchiré par la guerre.

DOSSIER : Des voitures brûlées restent au milieu d'une rue après la récente vague de violence dans la ville de Jableh, dans la région côtière de la Syrie, le 10 mars 2025.
DOSSIER : Des voitures brûlées restent au milieu d'une rue après la récente vague de violence dans la ville de Jableh, dans la région côtière de la Syrie, le 10 mars 2025. Omar Albam/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

Une enquête des Nations unies a toutefois constaté que les violences visant des civils menées par des factions alignées sur le gouvernement avaient été "étendues et systématiques". La commission de l’ONU a déclaré que, durant les violences, des maisons dans des zones majoritairement alaouites avaient été perquisitionnées et que les civils étaient interrogés pour savoir "s’ils étaient sunnites ou alaouites". "Les hommes et garçons alaouites étaient ensuite emmenés pour être exécutés", a également affirmé la commission.

Sources additionnelles • AP

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