Le géant du pétrole saoudien Aramco a été introduit en bourse et dès le coup de cloche, l'action a gagné 10% pour ne plus redescendre de toute la journée.
Le pétrole et les énergies fossiles étaient à la fête ce mercredi à Riyad. Le géant du pétrole saoudien Aramco a été introduit en bourse et dès le coup de cloche, l'action a gagné 10% pour ne plus redescendre de toute la journée.
Et pourtant, l'or noir a moins le vent en poupe chez les investisseurs qu'il y a quelques années seulement...
Jochen Stanzl, de CMC Markets, explique : "Beaucoup d'investisseurs ont dit "On n'y va pas, on ne va pas investir dans le pétrole en ces temps de changement climatique, ce n'est pas un investissement durable dans le futur".
Aramco est désormais valorisée à 1.880 milliards de dollars, loin devant Apple et Microsoft. Et les autorités du pays vont tout faire désormais pour gonfler le prix de l'action et atteindre la barre des 2.000 milliards de dollars.
Le géant saoudien est aussi en tête d'un autre classement, celui des entreprises les plus sales de la planète... Avec l'équivalent de 59,26 milliards de tonnes de dioxyde de carbone rejetées ces quarante dernières années.
Dans le prospectus d'Aramco, un document obligatoire avant toute entrée en bourse, on retrouve une liste des risques que fait courir le changement climatique à l'entreprise : par exemple, les inquiétudes liées au changement climatique pourraient réduire la demande globale pour les hydrocarbures et obliger la compagnie à supporter des coûts et investir plus. Très perspicace, Aramco reconnaît aussi que "la pression grandissante sur les gouvernements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme avec les taxes carbone ou les incitations aux énergies renouvelables entraînent (...) la baisse de l'utilisation des énergies fossiles".
A plus court terme, certains estiment que la hausse du prix de l'action Aramco sera de courte durée : "Tout le monde soupçonne la hausse du prix de l'action d'être artificielle", affirme la spécialiste Elle Wald.