Affaire d'espionnage chez Ikea France : quinze prévenus devant la justice

Affaire d'espionnage chez Ikea France : quinze prévenus devant la justice
Tous droits réservés Christophe Ena/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Tous droits réservés Christophe Ena/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Par Julien Pavy avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'affaire avait été révélée en 2012. A la barre, d'anciens PDG, directeurs de magasins, responsables de la sécurité ou des policiers, accusés d'avoir contribué à un système de surveillance des salariés.

PUBLICITÉ

Une affaire d'espionnage chez Ikea France est au cœur d'un procès qui vient de s'ouvrir devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Des données personnelles passées au crible

A la barre quinze personnes, dont d'anciens PDG, directeurs de magasins, responsables de la sécurité ou des policiers accusés d'avoir contribué à un système de surveillance des salariés, dont les données personnelles auraient été passées au crible, notamment leur train de vie ou leurs antécédents judiciaires.

Parmi les victimes de cet espionnage, des responsables syndicaux dont Hocine Redouani : "J'ai juste eu malheureusement un homonyme qui était braqueur de banques. La manière dont ces demandes de fichiers et de casiers judiciaires avait été faite, c'était de l'amateurisme, car quand vous demandez ce type d'informations, vous mettez au moins la date de naissance de la personne ce qui n'a pas été le cas pour moi. Ils se sont satisfaits de mon nom et prénom et je me suis retrouvé à endosser le rôle d'un braqueur de banques."

J'ai juste eu malheureusement un homonyme qui était braqueur de banques.
Hocine Redouani
Responsable syndical et partie civile

Selon l'accusation, ce système d'espionnage était en place depuis le début des années 2000. Les informations personnelles des salariés auraient été transmises à des société d'investigation privées chargées d'enquêter sur des profils jugés à risque.

Pour la défense, les accusations ne tiennent pas

Pour l'avocat d'Ikea, Emmanuel Daoudan, ces accusations ne tiennent pas débout : "J_e rappelle par exemple qu'il n'y a strictement aucune qualification pénale relative à un système d'espionnage. Il suffit de lire les termes de l'ordonnance de renvoi pour s'en convaincre. Dire qu'il y avait un système d'espionnage généralisé au sein de cette entreprise, c'est faux matériellement et c'est faux juridiquement._"

Dire qu'il y avait un système d'espionnage généralisé au sein de cette entreprise, c'est faux matériellement et c'est faux juridiquement.
Emmanuel Daoudan
Avocat d'Ikea

Le scandale révélé en 2012 par le Canard Enchaîné et Mediapart avait contraint Ikea à licencier quatre haut responsables.

Plus de 70 personnes se sont constituées parties civiles pour ce procès qui doit durer jusqu'au 2 avril. Les prévenus, qui doivent notamment répondre des chefs de collecte et divulgation illicite d'informations personnelles, violation du secret professionnel ou encore de recel de ces délits, s'exposent à une peine maximale de dix ans de prison. .

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le cloud : stockage dématérialisé, mais impact environnemental bien réel

Les dépenses militaires européennes sont-elles suffisantes face à la menace russe ?

Les ventes de voitures électriques de Volkswagen chutent : Pourquoi les Européens reviennent-ils à l'essence ?