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Le budget de la Hongrie dans le collimateur de la Commission européenne

Les relations entre Bruxelles et Budapest sont de plus en plus glaciales
Les relations entre Bruxelles et Budapest sont de plus en plus glaciales Tous droits réservés  European Union, 2024
Tous droits réservés European Union, 2024
Par Eleonora Vasques & Jack Schickler
Publié le
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Budapest semble traîner des pieds pour soumettre une image réaliste des perspectives économiques de la Hongrie, selon une lettre de la Commission européenne vue par Euronews - la dernière querelle potentielle dans un schéma de détérioration des relations avec Bruxelles.

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Le programme budgétaire de la Hongrie manque d'informations importantes et est basé sur des données peu fiables. C'est ce qu'a déclaré le commissaire européen Valdis Dombrovskis dans une lettre d'avertissement adressée au ministre des Finances Mihály Varga, datée de jeudi (5 décembre) et vue par Euronews.

Budapest semble traîner des pieds pour soumettre des prévisions économiques réalistes à Bruxelles, ce qui fait partie d'une confrontation croissante entre les deux parties.

"A ce stade, d'importants éléments manquent encore, ou nécessitent des ajustements et des précisions supplémentaires, pour que la Commission puisse finaliser son évaluation du plan budgétaire à moyen terme de la Hongrie", a écrit M. Dombrovskis, qui est le commissaire européen chargé de l'économie.

La Commission souligne également les problèmes liés aux données sur la croissance économique, l'inflation et les dépenses d'intérêt, en précisant que les écarts par rapport à sa propre méthodologie doivent être "dûment justifiés".

L'analyse est censée expliquer comment le gouvernement de Viktor Orbán prévoit de rétablir l'équilibre budgétaire au cours des prochaines années, après que les règles strictes de l'UE en matière de dépenses ont été assouplies à la suite de la pandémie de grippe aviaire et de la crise énergétique qui s'en est suivie.

Mais l'évaluation complète de l'exécutif européen "pourrait prendre un certain temps [...] étant donné l'ampleur des informations manquantes", ce qui pourrait repousser la date limite du 12 décembre à la mi-janvier de l'année prochaine, selon la lettre.

Amendes en cas d'infraction

Le traité de l'UE limite les dettes que les États membres peuvent contracter. En principe, le non respect du pacte budgétaire européen peut donner lieu à des amendes, même si ces mesures sévères n'ont jamais été imposées.

Le pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne vise à éviter les turbulences économiques dans la zone euro, comme cela a été le cas en Grèce après la crise financière mondiale de 2007-2008, mais les règles s'appliquent également, bien que de manière moins stricte, aux pays qui ne partagent pas la même monnaie, comme la Hongrie.

Selon les "critères de Maastricht" de l'UE, l'encours de la dette publique ne doit pas dépasser 60 % de la production économique annuelle, ou PIB, et le déficit budgétaire ne doit pas être supérieur à 3 %.

Ces règles budgétaires ont été largement suspendues pendant les dépenses publiques liées à la pandémie et à la crise énergétique qui a suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais elles sont de nouveau en vigueur depuis cette année.

La Hongrie a apparemment tardé à soumettre ses plans budgétaires, ce qui signifie qu'elle n'a pas pu être évaluée fin novembre, comme la plupart des autres États membres de l'UE.

Compte tenu des problèmes de politique intérieure, la Commission avait accordé un délai supplémentaire à cinq autres États membres pour présenter leurs propositions en matière de déficit. Il s'agit de l'Allemagne, qui a convoqué des élections anticipées pour février, et de la Belgique, qui tente toujours de former une coalition gouvernementale après les élections fédérales de juin.

En novembre, un seul des 21 pays restants s'est vu attribuer une note d'échec pour sa trajectoire budgétaire. La Commission a réprimandé les Pays-Bas, traditionnellement adeptes de la rigueur budgétaire, pour leur déficit qui devrait passer de 0,2 % cette année à 2,4 % en 2026, en partie à cause de réductions de l'impôt sur le revenu et d'une augmentation des investissements publics.

Un impact toxique

Se conformer aux exigences de Bruxelles peut avoir un impact toxique sur la politique intérieure. Le gouvernement du Premier ministre français Michel Barnier est tombé cette semaine après que les députés ont refusé de soutenir son plan de sept ans visant à réduire le déficit de la France, qui, à 6,2 %, est le plus élevé de la zone euro.

La Hongrie arrive également à la fin d'un semestre compliqué au cours duquel elle a présidé les discussions entre les États membres au sein du Conseil de l'UE.

Budapest a opposé son veto à plusieurs reprises aux sanctions et autres mesures prises contre la Russie en réponse à l'invasion de l'Ukraine, et a refusé d'appliquer les arrêts de la Cour européenne sur les droits d'asile, ce qui a conduit Bruxelles à suspendre des fonds lucratifs de l'UE.

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