Le président américain Donald Trump a proféré des menaces tarifaires à l'encontre de la Chine et de l'Union européenne, tout en faisant pression sur la Russie avec davantage de sanctions et de taxes à l'importation. Les marchés européens ont toutefois atteint de nouveaux sommets.
Le président américain Trump a continué à proférer des menaces de tarifs douaniers au deuxième jour de son entrée en fonction. Lors d'un événement organisé à la Maison Blanche mardi, il a indiqué qu'il envisageait d'imposer des droits de douane de 10 % à la Chine, ajoutant que les États-Unis avaient également un déficit commercial avec l'Union européenne.
"Nous envisageons d'imposer des droits de douane de 10 % à la Chine, car elle envoie du fentanyl au Mexique et au Canada", a-t-il déclaré "D'autres pays sont également de gros consommateurs, vous savez qu'il n'y a pas que la Chine", ajoutant "Nous avons un déficit de 350 milliards de dollars [414 milliards d'euros] avec l'Union européenne. Ils nous traitent très mal et vont donc être soumis à des droits de douane".
Cette déclaration intervient un jour après qu'il a indiqué qu'il imposerait des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique. Cependant, toutes ces déclarations ont jusqu'à présent été verbales et non formalisées par des décrets. Son administration a au contraire entamé un examen des relations commerciales des États-Unis avec d'autres pays, qui devrait s'achever le 1er avril, offrant ainsi une fenêtre de négociation.
Trump s'en prend à la Russie pour mettre fin à la guerre
En outre, le président Trump a menacé la Russie de sanctions et de tarifs douaniers, semblant vouloir entamer des pourparlers de paix.
"Si nous ne concluons pas un "accord", et rapidement, je n'aurai pas d'autre choix que de mettre en place des niveaux élevés de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce qui est vendu par la Russie aux États-Unis et à divers autres pays participants", a écrit Trump sur le site Truth Social.
En Europe, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron se sont rencontrés à Paris pour appeler à l'unité afin de renforcer l'Union européenne et d'améliorer sa compétitivité à la lumière des menaces tarifaires de Trump.
Dans le même temps, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a exhorté à se préparer à d'éventuels changements de politique commerciale de la part des États-Unis lors du Forum économique mondial de Davos. Elle a également indiqué que l'inflation dans l'UE est en passe d'atteindre l'objectif de 2 % de la BCE, ce qui laisse présager une nouvelle baisse des taux la semaine prochaine et d'autres pour le reste de l'année.
Les marchés européens regardent au-delà des tarifs douaniers de Trump
Les marchés boursiers européens ont regardé au-delà des appels tarifaires de Trump, poursuivant leurs tendances haussières. L'indice Euro Stoxx 600 a atteint un nouveau sommet et le DAX allemand a progressé pour la septième séance consécutive, atteignant un nouveau record.
Le CAC 40 a également grimpé pour la sixième journée consécutive, atteignant son plus haut niveau depuis juin, récupérant entièrement les pertes déclenchées par l'appel d'Emmanuel Macron à des élections anticipées l'année dernière. Le FTSE 100 a stagné mercredi, mais est resté à son plus haut niveau historique.
Les produits de luxe devraient profiter du Nouvel An chinois
Les actions européennes des produits de luxe ont mené les gains généraux grâce à l'optimisme suscité par le fait que Trump n'a pas imposé les tarifs promis immédiatement après son investiture. Les bénéfices positifs des entreprises ont également alimenté le rallye du secteur. Le prochain Nouvel An chinois devrait donner lieu à une frénésie d'achats, ce qui pourrait encore stimuler les marchés boursiers européens.
L'euro est resté stable par rapport au dollar américain, oscillant autour d'un plus haut d'un mois à 1,04. Toutefois, la position de Trump sur les tarifs douaniers pourrait continuer à soutenir un dollar fort.
"Malgré ces mouvements, je reste fermement convaincu de l'intérêt du dollar, l'argument de l'"exceptionnalisme américain" restant très fort et le FOMC continuant d'adopter une position nettement plus optimiste que celle de ses homologues du G10", a écrit Michael Brown, stratégiste principal chez Pepperstone London, dans une note. "Tout compte fait, le résultat net est une incertitude considérablement plus grande, conduisant ainsi à une volatilité inter-actifs considérablement plus élevée", a-t-il expliqué, faisant référence aux incertitudes causées par les décisions politiques imprévisibles du président Trump.