Washington fait pression sur Bruxelles pour éliminer les programmes de diversité dans les entreprises européennes. Celles-ci pourraient perdre des contrats avec le gouvernement américain.
Après avoir supprimé des dizaines de financements dans ses institutions nationales et ses grands grands groupes, Washington fait désormais pression sur Bruxelles pour éliminer les programmes de diversité, d’égalité et d’inclusion( DEI) dans les entreprises européennes.
Eva Hrnčířová, porte-parole de la Commission européenne, a reconnu qu'une lettre avait été envoyée, mais a déclaré "nous avons besoin de connaître un peu plus de détails avant de réagir et comme vous le savez et comme vous l'avez souligné, la lutte contre la discrimination et l'égalité repose sur nos principales valeurs."
Plusieurs entreprises françaises ont également été ciblées. Certaines ont reçu un courrier de l'ambassade des États-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain.
Les groupes d’aviation et de défense, les prestataires de conseil et les sociétés d’infrastructures font partie des entreprises les plus exposées aux exigences de l’administration Trump. Le ministre français du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a déclaré à la radio que la France ne transigerait pas sur ces principes.
Même son du cloche chez les Belges. Interrogés sur ces pressions américaines, Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères, et Rob Beenders, ministre de l'Egalité des chances, ont condamné cette décision qu'ils considèrent comme un "pas en arrière", affirmant que la diversité et l'inclusion renforcent les économies et les sociétés.
En Espagne également, le maire de Barcelone a annoncé que son gouvernement municipal défierait Washington sur les programmes de diversité. Dans toute l'Europe, les dirigeants ont souligné que l'égalité et l'inclusion n'étaient pas négociables et qu'elles reflétaient des valeurs profondément ancrées sur le vieux continent.
Aux États-Unis, le ciblage des politiques de DEI (diversité, équité, inclusion) dans les entreprises a débuté dès le début du mandat de Donald Trump. Un certain nombre d’entreprises et d’organisations ont d’ores et déjà modifié leurs mesures de DEI, dont Walmart, Warner Bross, Paramount, Pepsi et des dizaines d’autres. La Commission fédérale des communications des États-Unis a par ailleurs récemment indiqué que Walt Disney et son unité ABC faisait l’objet d’une enquête sur leurs efforts de réduction de DEI, jugés trop faibles.