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Séoul exhorte Washington à réformer ses visas suite à l'arrestation de travailleurs sud-coréens

Le président sud-coréen Lee Jae Myung répond aux questions lors d'une conférence de presse à la Maison Bleue à Séoul, en Corée du Sud, le jeudi 11 septembre 2025
Le président sud-coréen Lee Jae Myung répond aux questions lors d'une conférence de presse à la Maison Bleue à Séoul, en Corée du Sud, le jeudi 11 septembre 2025 Tous droits réservés  AP/pool/Kim Hong-Ji
Tous droits réservés AP/pool/Kim Hong-Ji
Par Eleanor Butler & AP
Publié le Mis à jour
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Plus de 300 travailleurs sud-coréens ont été arrêtés la semaine dernière lors d'une descente des services de l'immigration dans une usine de batteries gérée par deux entreprises sud-coréennes aux États-Unis.

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Le président sud-coréen Lee Jae-myung avertit que les entreprises sud-coréennes hésiteront à réaliser des investissements directs aux États-Unis si Washington n'améliore pas son système de visas pour les travailleurs coréens.

Lors d'une conférence de presse, jeudi, Lee Jae-myung a appelé à une réforme du système de visas américain, suit à une descente des services d'immigration dans l'État de Géorgie, le 4 septembre, qui a entraîné l'arrestation de plus de 300 travailleurs sud-coréens dans une usine de batteries en construction dans un immense complexe automobile de Hyundai.

Ces travailleurs devraient être rapatriés vendredi à bord d'un avion charter à la suite de négociations avec les États-Unis.

La classe politique sud-coréenne dénonce des arrestations "scandaleuses"

La rafle massive en Géorgie et la diffusion par les autorités américaines d'une vidéo montrant certains travailleurs enchaînés ont suscité la colère générale et un sentiment de trahison en Corée du Sud.

Le raid a eu lieu moins de deux semaines après une rencontre entre Donald Trump et Lee Jae-myung, et quelques semaines après que Washington et Séoul ont conclu un accord qui a épargné à la Corée du Sud les droits de douane les plus élevés de l'administration Trump, mais seulement après que Séoul a promis 350 milliards de dollars (300 milliards d'euros) de nouveaux investissements aux États-Unis.

Donald Trump s'exprime lors d'une réunion avec le président sud-coréen Lee Jae Myung dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 25 août 2025, à Washington
Donald Trump s'exprime lors d'une réunion avec le président sud-coréen Lee Jae Myung dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 25 août 2025, à Washington AP Photo/Alex Brandon

Les membres du Parti démocrate libéral de Lee Jae-myung et de l'opposition conservatrice ont qualifié les détentions de "scandaleuses", tandis que le plus grand journal sud-coréen a accusé les autorités américaines de mener "une chasse aux lapins" pour atteindre leur objectif présumé de 3 000 arrestations par jour.

Au cours de la conférence de presse, le président sud-coréen que, dans le cadre actuel, les entreprises sud-coréennes "hésitent beaucoup" à réaliser des investissements directs aux États-Unis.

Faciliter la venue de travailleurs à court terme

Les autorités américaines affirment que certains des travailleurs détenus avaient franchi illégalement la frontière américaine, tandis que d'autres étaient entrés légalement mais avaient des visas expirés ou bénéficiaient d'une exemption de visa qui leur interdisait de travailler.

Des experts et des fonctionnaires sud-coréens ont rétorqué que Washington n'avait pas encore donné suite à la demande de longue date de Séoul de mettre en place un système de visa pour accueillir les travailleurs coréens qualifiés, alors que les États-Unis font pression sur la Corée du Sud pour qu'elle accroisse ses investissements industriels sur son sol.

Les entreprises sud-coréennes s'appuient sur des visas de visiteur à court terme ou sur le système électronique d'autorisation de voyage pour envoyer des travailleurs aux États-Unis afin de lancer des sites de production et d'assurer d'autres tâches d'installation, une pratique qui a été largement tolérée pendant des années.

Selon Lee Jae-myung, la mise en place par les États-Unis d'un système de visas permettant aux entreprises sud-coréennes d'envoyer des travailleurs qualifiés sur les sites industriels aura un "impact majeur" sur les futurs investissements sud-coréens aux États-Unis.

"Il ne s'agit pas de travailleurs à long terme. Lorsque vous construisez une installation ou installez des équipements dans une usine, vous avez besoin de techniciens, mais les États-Unis ne disposent pas de cette main-d'œuvre et refusent de délivrer des visas pour permettre à notre personnel de rester et de faire le travail", explique-t-il.

"Si cela n'est pas possible, l'établissement d'une installation locale aux États-Unis s'accompagnera de graves inconvénients ou deviendra très difficile pour nos entreprises. Elles se demanderont même si elles doivent le faire".

Des "différences culturelles" dans l'approche de l'immigration

Pour Lee Jae-myung cette descente de police met en évidence une "différence culturelle" entre les deux pays quant aux questions d'immigration.

"En Corée du Sud, nous voyons des Américains venir avec des visas de tourisme pour enseigner l'anglais dans des écoles privées de bachotage - ils le font tout le temps, et nous n'y pensons pas beaucoup, c'est juste quelque chose que l'on accepte", a-t-il déclaré.

"Mais les États-Unis ne voient manifestement pas les choses de la même manière. En outre, les services d'immigration américains s'engagent à interdire strictement l'immigration et l'emploi illégaux et à procéder à des expulsions de manière agressive, et il se trouve que nos ressortissants ont été pris dans l'un de ces cas".

À la suite d'une réunion avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio à Washington, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Hyun, a annoncé mercredi que les autorités américaines ont accepté d'autoriser les travailleurs détenus en Géorgie à revenir plus tard pour terminer leur travail sur le site.

Les deux pays ont par ailleurs convenu de mettre en place un groupe de travail conjoint pour envisager la création d'une nouvelle catégorie de visas afin de permettre aux entreprises sud-coréennes d'envoyer plus facilement de travailleurs aux États-Unis.

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