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La Chine renonce à son statut de pays en développement au sein de l'OMC

DOSSIER. Le premier ministre chinois Li Qiang serre la main de la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, à Tianjin, lors d'une réunion du Forum économique mondial. 26 juin 2023.
DOSSIER. Le premier ministre chinois Li Qiang serre la main de la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, à Tianjin, lors d'une réunion du Forum économique mondial. 26 juin 2023. Tous droits réservés  AP/Wang Zhao/pool
Tous droits réservés AP/Wang Zhao/pool
Par Eleanor Butler & AP
Publié le Mis à jour
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Les États-Unis demandent depuis longtemps que la Chine renonce au statut de pays en développement, car elle est désormais la deuxième économie mondiale. La directrice générale de l'OMC a salué une décision qui fait date.

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C'est un changement de longue date demandé par les États-Unis, c'est désormais officiel : la Chine a annoncé qu’elle ne chercherait plus à bénéficier du traitement spécial accordé aux pays en développement dans le cadre des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le Premier ministre chinois, Li Qiang a déclaré, ce mercredi 24 septembre, que cette décision visait à renforcer le système commercial mondial à un moment où il est menacé par des guerres tarifaires et des mesures protectionnistes prises par certains pays visant à restreindre les importations.

Dans cette déclaration, effectuée à New York lors d'un forum sur le développement organisé par la Chine en marge de l'Assemblée générale des Nations unis, Li Qiang n'a pas nommément mentionné les États-Unis ni les droits de douane imposés par Donald Trump à de nombreux pays en début d'année.

Les autorités chinoises ont précisé que cette décision n'avait pas pour objectif d'encourager d'autres pays à faire de même. "C'est une décision propre à la Chine", a assuré Li Yihong, principal représentant de la Chine auprès de l’OMC, lors d’un point presse à Genève.

Mais pour l'heure, rien n'indique que cette annonce se traduira par un meilleur accès des produits étrangers au marché chinois. À l'instar des États-Unis, de nombreux pays européens dénonçaient depuis de nombreuses années des obstacles quant aux exportations.

Cependant, Pékin a précisé que les changements ne concerneraient que les négociations en cours et à venir et non les accords déjà existants.

"La Chine reste un pays en développement"

Les États-Unis soutiennent depuis longtemps que la Chine devrait renoncer au statut de pays en développement parce qu'elle est la deuxième économie mondiale. Jusqu'ici, Pékin pouvait profiter d'exigences moins strictes en matière d'ouverture des marchés aux importations et des délais plus importants afin de mettre en œuvre les accords commerciaux. Ce statut leur permettait aussi de ne pas participer au fonds de lutte contre le changement climatique.

La Chine reste un pays à revenu intermédiaire, ont souligné les responsables chinois, réaffirmant qu’elle faisait toujours partie du monde en développement. "La Chine restera toujours un pays en développement", a déclaré Li Qiang. "Il est très clair que la question du statut de membre en développement et celle du traitement spécial et différencié sont liées, mais distinctes."

La Chine est de plus en plus un acteur majeur dans le financement et l’assistance technique à d'autres pays, notamment pour la construction de routes, de chemins de fer, de barrages et autres grands projets, souvent réalisés par de grandes entreprises d’État chinoises.

L'OMC de plus en plus critiquée

Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'institution, a qualifié la décision de la Chine de "nouvelle majeure et essentielle pour la réforme de l'OMC". "C'est l'aboutissement de nombreuses années de travail acharné", a-t-elle écrit.

"Nous saluons la décision de la Chine de ne plus se prévaloir du statut de pays en développement dans les futurs accords commerciaux, mais nous sommes fermement convaincus que la Chine devrait cesser de se prévaloir du statut de pays en développement dans le cadre des accords existants", a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Olof Gill.

L’OMC, qui compte 166 pays membres, ne distingue pas officiellement les pays développés des pays en développement, certains pays s’auto-identifient comme tels.

L'institution, qui sert de forum aux négociations commerciales mondiales et veille au respect des accords, est de plus en plus critiquée pour son manque d’efficacité, ce qui alimente les appels à sa réforme.

L'organisme commercial réévalue notamment la manière dont il résout les différends après que les États-Unis ont cessé en 2019 de nommer des arbitres au sein de l'organe d'appel de l'OMC, considéré comme la cour suprême en matière de commerce international. Depuis décembre 2019, l'organe n'est plus en mesure d'entendre les appels, car il ne dispose plus d'un nombre minimum de juges.

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