Böcker, fabricant allemand d’élévateurs, a réagi en ligne après avoir vu son échelle utilisée lors du vol au Louvre: «L’Agilo transporte jusqu’à 400 kg à 42 m/min, presque inaudible.»
L’entreprise familiale allemande Böcker, basée en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, s’est retrouvée complice involontaire du braquage du musée du Louvre le plus médiatisé du week-end, après qu’un de ses monte-meubles a joué un rôle clé dans ce coup audacieux.
Dimanche, les auteurs ont garé un camion équipé d’une plate-forme élévatrice devant le Louvre, s’en sont servis pour accéder à une terrasse, puis ont forcé l’entrée du bâtiment et dérobé des joyaux de la Couronne d’une valeur de 88 millions d’euros en sept minutes.
Et dès le lendemain, Böcker a réagi avec une publication au ton acéré, transformant le vol en coup marketing, après avoir appris que personne n’avait été blessé pendant le braquage. La publication montre sa désormais célèbre échelle monte-meubles déployée jusqu’à un balcon à l’extérieur de la Galerie d’Apollon.
La direction de l’entreprise a superposé un slogan sur une photo de la scène de crime. « Quand vous devez aller vite », peut-on lire, « l’Agilo de Böcker transporte vos trésors jusqu’à 400 kg à 42 m/min, aussi silencieux qu’un murmure ».
Interrogé par l’AFP, le directeur général Alexander Böcker a expliqué qu’ils avaient décidé d’ajouter « une touche d’humour » à la situation. « Le crime est, bien sûr, absolument répréhensible, c’est parfaitement clair pour nous », a-t-il rassuré.
« C’était pour nous l’occasion d’utiliser le musée le plus célèbre et le plus visité du monde pour attirer un peu l’attention sur notre entreprise. »
La réaction en ligne à cette pub impertinente a été positive, avec des commentaires allant de « C’est peut‑être la meilleure pub que j’ai vue cette année ! » à « un coup de marketing brillant ».
« Votre message décroche la couronne », a plaisanté un internaute.
Böcker a confirmé que l’élévateur avait été vendu il y a des années à une société française de location, auprès de laquelle les voleurs l’auraient « emprunté » après avoir organisé une fausse démonstration la semaine dernière.
Pris en vidéo
De nouvelles images de l’incident ont émergé sur les réseaux sociaux, alimentant le buzz autour du braquage et montrant la fuite nonchalante des auteurs.
La séquence de 36 secondes, filmée depuis une fenêtre proche donnant sur le quai François-Mitterrand, montre deux hommes vêtus de noir, l’un portant un gilet haute visibilité, l’autre un casque de moto, en train de descendre sur l’échelle Böcker depuis la Galerie d’Apollon du musée.
Le braquage, qui s’est produit vers 9 h 30 (CEST) dimanche, a duré entre six et sept minutes et impliquait quatre personnes non armées, mais qui ont menacé des agents de sécurité avec des meuleuses d’angle, selon la procureure de Paris, Laura Beccuau.
Les autorités ont indiqué que neuf pièces étaient visées, mais huit ont été volées, dans la Galerie d’Apollon, issues de la collection de bijoux de Napoléon et de l’impératrice, dont un collier, une broche, un diadème et d’autres.
Un objet a ensuite été retrouvé à l’extérieur du musée, a indiqué Dati. Les médias français l’ont identifié comme la couronne impériale sertie d’émeraudes de l’épouse de Napoléon III, l’impératrice Eugénie, contenant plus de 1 300 diamants. Elle aurait été récupérée brisée.
Le président français Emmanuel Macron a réagi au braquage sur X. «Le vol commis au Louvre est une atteinte à un patrimoine que nous chérissons car il est notre Histoire. Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice», a déclaré Emmanuel Macron sur X, anciennement Twitter.
Et d’ajouter : «Tout est mis en œuvre, partout, pour y arriver, sous la conduite du parquet de Paris. Le projet Louvre Nouvelle Renaissance, que nous avons engagé en janvier, prévoit un renforcement de la sécurité. Il sera le garant de la préservation et de la protection de ce qui constitue notre mémoire et notre culture».