Les marchés ont entamé la semaine bien orientés, après l’annonce d’une possible fin de la plus longue paralysie de l’administration fédérale américaine de l’histoire.
Les actions européennes ont rebondi en ce début de nouvelle semaine de Bourse, après qu’un vote test tardif au Sénat dimanche a ravivé les espoirs d’un accord bipartisan sur le financement du gouvernement, soutenant le moral des investisseurs dans toutes les régions.
Les contrats à terme sur actions américaines ont progressé, et les indices européens ont emboîté le pas.
Le DAX allemand a gagné 1,5 %, le CAC 40 français 1,4 % et le FTSE 100 londonien 0,8 % vers 11 h (CET). Cette hausse a reflété un regain d’optimisme quant à une issue prochaine du shutdown, qui a freiné l’accès à des données économiques clés et entretenu l’incertitude sur les marchés.
Selon Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell, le vote du Sénat constitue une première étape importante, mais il reste des obstacles à franchir.
« Au-delà de l’impact sur l’économie au sens large, l’une des principales conséquences de l’impasse sur les marchés a été l’absence de données, des publications clés, notamment sur le marché du travail, ayant été repoussées », a déclaré Mould.
Il a ajouté que cela « a créé une bonne dose d’incertitude, que les marchés détestent notoirement, et entrave aussi la capacité de la Réserve fédérale à prendre des décisions éclairées sur les taux d’intérêt ».
« Dans ce contexte, il n’est pas surprenant de voir les investisseurs réagir positivement aux signes de progrès : les actions asiatiques sont en hausse, les indices en Europe sont bien orientés et les contrats à terme américains laissent entrevoir des gains à l’ouverture de Wall Street. »
Un répit pour le whisky et les spiritueux
Dans le même temps, l’action du géant des boissons Diageo, en difficulté, a bondi de 6,4 % en début de séance, après l’annonce de la nomination de l’ancien directeur général de Tesco, Dave Lewis, à la tête du groupe.
Diageo est l’un des plus grands groupes de boissons au monde et un poids lourd du FTSE 100, avec un portefeuille de marques phares comme Johnnie Walker, Guinness, Smirnoff, Tanqueray, Don Julio et Baileys, vendues dans plus de 180 pays.
L’entreprise souffre du recul de la consommation de boissons depuis la fin de la pandémie de Covid-19, et une fin du shutdown gouvernemental serait positive pour Diageo, les États-Unis étant son premier marché.
Lewis, qui doit prendre ses fonctions en janvier 2026, était surnommé « Drastic Dave » pour son rôle dans le redressement de la chaîne de supermarchés.
Pour Dan Coatsworth, responsable des marchés chez AJ Bell, cette nomination est « un recrutement de premier plan et une agréable surprise ».
Il a expliqué que les investisseurs « sont manifestement enthousiastes quant aux perspectives de Diageo sous la direction de Lewis. Le titre est délaissé après plusieurs années de déception, et la nomination d’un directeur général très respecté pourrait suffire à rallier de nombreux investisseurs ». Mais Lewis sait qu’il sera, au final, jugé sur ses résultats, pas sur les espoirs.
Un coup de pouce pour le dollar et l’or
Côté devises, le dollar reste stable, l’euro évoluant autour de 1,15 $, tandis que le yen a légèrement progressé à 154,1 pour un dollar (+0,5 %).
La livre britannique s’affaiblit légèrement face au dollar, en baisse de 0,1 % à 1,315 $.
L’or gagne environ 1,8 % à quelque 3 521 € l’once troy (environ 113 € le gramme et 113 200 € le kilogramme). Il reste recherché comme valeur refuge, même si les craintes liées au shutdown s’estompent.
Les poids lourds de l’IA et de la tech se raffermissent dans les échanges d’avant-séance, dans le sillage d’un regain d’appétit pour le risque, et, selon les indications, Nvidia progresse d’environ 3,5 %.
Ce mouvement s’inscrit dans un vaste rebond de soulagement à l’échelle mondiale, à mesure que les investisseurs intègrent une possible fin du shutdown.
Par ailleurs, l’action du géant pharmaceutique danois Novo Nordisk gagnait 2,3 % à la mi-journée en Europe, après l’annonce d’un partenariat avec le laboratoire indien Emcure Pharmaceuticals pour commercialiser son traitement contre l’obésité Wegovy sous une nouvelle marque, dans le cadre d’un accord exclusif.
Dans le même temps, le groupe a échoué dans sa tentative d’acquisition de la biotech Metsera. Cette société new-yorkaise, qui développe des médicaments prometteurs contre l’obésité, a indiqué qu’elle accepterait une offre révisée de Pfizer pouvant aller jusqu’à 10 milliards de dollars (8,65 milliards d’euros).