Un projet de loi américain sanctionnerait les pays achetant des hydrocarbures russes pour couper la principale source de revenus de Moscou, alors que les pourparlers de paix restent bloqués.
Un projet de loi du Sénat américain pourrait imposer des droits de douane de 500% aux pays qui commercent avec Moscou, y compris à de gros acheteurs comme l**’Inde et la Chine**, alors que Washington défend de nouvelles sanctions, soutenues par le président Trump, pour isoler l’économie de guerre russe.
S’adressant à des journalistes dimanche, Trump a indiqué que les républicains rédigeaient le cadre juridique de nouvelles sanctions et a ajouté : « Ça me va. »
Il a déclaré : «Tout pays qui fait des affaires avec la Russie sera très sévèrement sanctionné », ajoutant que « nous pourrions ajouter l’Iran à l’équation ».
Dans le but d’asphyxier les revenus provenant de l'énergie de la Russie, le texte, baptisé Sanctioning Russia Act of 2025, instaurerait des droits de douane américains pouvant atteindre 500 % sur les importations en provenance de pays qui achètent de l’uranium ou des produits pétroliers russes et qui ne soutiennent pas activement l’Ukraine. Des droits de douane similaires de 500 % pourraient aussi s’appliquer aux biens ou services provenant de Russie elle-même.
Les sénateurs américains Lindsey Graham et Richard Blumenthal ont présenté le projet de loi en avril 2025. Dans une déclaration conjointe en juillet, ils ont affirmé : « Le moyen ultime de mettre fin à cette guerre sera d’imposer des droits de douane aux pays, comme la Chine, l’Inde et le Brésil, qui alimentent la machine de guerre de Poutine en achetant du pétrole et du gaz russes à bas prix. »
Le projet de loi entrerait en vigueur si le président des États-Unis estimait que la Russie refuse de négocier un accord de paix avec l’Ukraine, viole un accord de paix ou mène d’autres actions agressives en Ukraine.
Jusqu’ici, Trump hésitait à soutenir le texte, alors que Washington organisait des discussions de paix entre l’Ukraine et la Russie, allant jusqu’à accueillir Vladimir Poutine en Alaska le 15 août 2025 et à envisager un sommet potentiel à Budapest. Malgré ces efforts, les négociations restent au point mort.
Près de quatre ans après le début du conflit, le Kremlin ne montre aucun signe de recul, même après une nouvelle vague de sanctions des États-Unis et de l’UE en octobre de cette année. Celles-ci incluent des sanctions américaines visant les deux plus grandes compagnies pétrolières russes, Rosneft et Lukoil, gelant leurs actifs détenus aux États-Unis et interdisant aux personnes américaines de faire des affaires avec elles.
Dans le même temps, l’Union européenne a adopté son 19e paquet de sanctions, comprenant une interdiction progressive du gaz naturel liquéfié (GNL) russe.
Cependant, ces mesures ont eu peu d’effet sur le commerce de la Russie avec des pays comme l’Inde et la Chine. Le projet de loi du Sénat viserait ces nations par des droits de douane supplémentaires, quelques semaines seulement après que Washington a finalisé un nouvel accord tarifaire avec la Chine.
Le président américain conserverait toutefois le pouvoir d’exempter certains pays, biens ou services des sanctions.
Pour devenir loi, le texte doit être adopté par le Sénat avant de passer à la Chambre des représentants. Une fois que les deux chambres se seront accordées sur la même version, il devra être signé par le président Trump pour entrer en vigueur.