Festival du film de Berlin : des stars au rendez-vous et des absents très remarqués

Festival du film de Berlin : des stars au rendez-vous et des absents très remarqués
Par Euronews
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Malgré le nombre impressionnant de stars qui ont foulé le tapis rouge à Berlin ce week-end, en ouverture du Festival du film, une absence a été très

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Malgré le nombre impressionnant de stars qui ont foulé le tapis rouge à Berlin ce week-end, en ouverture du Festival du film, une absence a été très remarquée, celle de Jafar Panahi. Le réalisateur iranien n’a pas pu venir présenter son dernier film, pourtant en compétition, “Taxi”.

Jafar Panahi a été condamné en 2010 à une interdiction de faire des films, de donner des interviews ou de quitter son pays pour une période de vingt ans. Il ne manque pas, encore une fois, à sa réputation de réinventer le cinéma. Cette fois-ci, il s’est improvisé chauffeur de taxi et a transformé son véhicule en studio roulant, discutant avec ses clients. Ce film est un nouvel exemple de ce que Panahi appelle le “réalisme sordide” avec une touche d’absurdité qui a touché le public et enchanté beaucoup de critiques.

Le cinéaste français Benoît Jacquot est venu pour sa part sans l’actrice principale de son film, Léa Seydoux, qui est en train de tourner dans le prochain James Bond. Quant à Vincent Lindon, il n’avait visiblement rien à dire sur son rôle.

“Bonjour, bonjour: Non, non, je n’ai rien à dire, pas de mots…” a-t-il simplement lâché à notre envoyé spécial Wolfgang Spindler.

“Journal d’une femme de chambre” est inspiré du roman éponyme d’Octave Mirbeau. Il offre une plongée dans la bourgeoisie de province des années 1900 vue à travers le regard de Célestine, une femme de chambre, interprétée par Léa Seydoux. Vincent Lindon endosse quant à lui le personnage du jardinier.

Marchant sur les traces de Jean Renoir et de Luis Bunuel, Benoît Jacquot offre un regard sardonique sur cette société bourgeoise. Pour lui, c’est le jeu de Léa Seydoux qui rend ce film différent des deux précédentes adaptations.

“Léa, la connaissant, ayant déjà tourné avec elle, je croyais savoir qu’elle allait apporter quelque chose d’absolument nouveau, a expliqué Benoît Jacquot. Justement, pour faire ce film comme si c‘était la première fois qu’on le faisait.”

L’un des moments forts du week-end fut l’apparition de Nicole Kidman et de James Franco venus présenter le dernier film de l’Allemand Werner Herzog, “Queen of the Dessert”.

Nicole Kidman y interprète Gertrude Bell, historienne, romancière et membre des services secrets britanniques qui joua un rôle décisif au début des années 1920 pour façonner un nouvel ordre politique au Moyen-Orient. Elle était d’ailleurs surnommée “la Lawrence d’Arabie”.

“Je n’avais jamais entendu parler de Gertrude Bell jusqu‘à ce que Werner m’envoie le scénario, a reconnu Nicole Kidman. Je veux dire qu’elle est l‘égale de Lawrence d’Arabie et pourtant, à mon avis parce qu’elle est une femme, elle ne s’est pas mise en avant et pour beaucoup de raisons différentes, son nom est resté inconnu. Donc si cela peut susciter l’intérêt des gens, c’est une bonne chose parce qu‘à mon avis, elle était vraiment fascinante.”

Werner Herzog est surtout connu pour les films qu’il a tournés avec son acteur fétiche, Klaus Kinski. La plupart ont été tournés dans la jungle, en Amérique du Sud dans des conditions difficile comme “Aguirre, la colère de Dieu”, “Fitzcarraldo” ou “Coba Verde”.

“Pourquoi avoir transporté vos acteurs dans le désert, après avoir tant tourné dans la jungle ?” lui a demandé notre envoyé spécial Wolfgang Spindler.

“Parce que le désert est un paysage intérieur, un paysage d‘âmes. Pour moi, la jungle, ce n‘était pas simplement une forêt horrible mais un endroit pour les rêves fébriles. Le désert est un paysage immense, une métaphore pour montrer ce qui se passe à l’intérieur des personnages.”

Werner Herzog n’a jamais remporté la récompense suprême, l’Ours d’or. Son dernier prix à Berlin remonte à 1968 avec “Signes de vie” qui lui avait valu un ours d’argent.

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