Le britannique Keith Warner attendait depuis des années de monter "Vanessa" de Samuel Barber. C'est désormais chose faite au festival de Glyndebourne 2018. Il en avait fait une affaire personnelle car il a lui-même connu Gian Carlo Menotti, le librettiste de l'opéra.
Metteur en scène britannique réputé, Keith Warner attendait depuis des décennies, l'opportunité de mettre en scène "Vanessa". C'est désormais chose faite au festival de Glyndebourne 2018. Le premier opéra de l'Américain Samuel Barber a une dimension personnelle pour lui : il a été en effet, l'ami du compositeur italien Gian Carlo Menotti, auteur du livret de "Vanessa" pour Samuel Barber qui fut son compagnon.
"Je l'ai connu quand il avait plus de 80 ans, il y a quinze ou vingt ans," confie Keith Warner pour Musica. "J'ai fait davantage sa connaissance lors d'un été où j'occupais un appartement au fond de son jardin : il avait l'habitude de m'appeler le soir en me disant : "Viens dîner !", c'était souvent sur les coups de 21 heures," se souvient-il.
"Un homme incroyablement élégant"
"Alors, j'allais chez lui et j'avais droit à un souper somptueux avec cet homme incroyablement élégant qui portait de magnifiques costumes sur-mesure, une chemise et une cravate même s'il faisait une chaleur épouvantable," raconte-t-il.
"Ensuite, on discutait : il voulait discuter, parler de l'actualité de la scène, de ce que j'avais vu, de ce qui se passait à Londres, à New York, mais il voulait aussi parler de sa propre vie," retrace le metteur en scène.
"Je crois que comme la plupart d'entre nous, quand on devient âgé, on aime se souvenir du passé et c'était alors un déferlement d'histoires et d'anecdotes merveilleuses qui le concernaient lui et les gens qu'il avait connus," explique-t-il.
"J'espère avoir créé quelque chose qu'il aurait apprécié"
"Je lui avais parlé de "Vanessa" parce que j'avais toujours voulu monter cette oeuvre," poursuit Keith Warner avant de préciser : "J'ai essayé au fil des ans, de convaincre de nombreux opéras de la produire et Glyndebourne a été finalement le seul endroit assez fou pour accepter."
"À l'époque, j'ai demandé à Gian Carlo, des précisions sur plusieurs choses, il m'a donné les grandes lignes de ce qui était important pour lui et selon lui, pour Samuel Barber qui était décédé une quinzaine d'années auparavant," confie-t-il avant de conclure : "En un sens, j'espère - comme je le connaissais personnellement - avoir créé quelque chose qu'il aurait reconnu et apprécié."