Créativité et digital sont au menu de la Fashion Week virtuelle de Paris

Sans l'effervescence des défilés pour la première fois de son histoire mais avec de hautes ambitions artistiques : la mode à Paris cherche un nouveau langage, bravant avec créativité la dépression post-Covid.
Dior a opté pour une collection de robes miniatures qui pourrait voyager dans une malle à la rencontre des clientes bloquées chez elles, loin de la capitale de la mode. Celle-ci a été présentée dans une mise en scène onirique de Matteo Garrone, réalisateur de "Dogman" et "Gomorra" qui ont été récompensés à Cannes.
"Le processus de la création de cette collection a été complexe. Quand on l'a commencée, il était clair que le vrai show ne pourrait pas avoir lieu. Il a fallu un projet extrêmement dense, très créatif", a déclaré à l'AFP la créatrice des collections femme de Dior Maria Grazia Chiuri.
La collection inspirée par des femmes artistes surréalistes est réduite à 36 looks de 40 cm que peut contenir une malle en forme du bâtiment situé 30 avenue Montaigne, siège historique de Dior à Paris, avec des sandales et bibis à voile minuscules.
"Du théâtre au cinéma"
Une mannequin, quatre couleurs inspirant celles des couchers du soleil sur les toits de Paris : dans la vidéo du couturier italien Maurizio Galante, les séquences sont tournées au ralenti.
Avec ce film, le designer italien a tenu à convier le monde entier dans son atelier parisien.
Le défilé est "une belle chose", mais un film l'est aussi : "C'est comme le théâtre et le cinéma avec leurs langages complètement différents".
"Cela me plaît de travailler dans le calme, raconter un concept pouvant toucher des millions de personnes. La mode en ligne est une grande opportunité pour faire passer des messages à un public qui sera concentré sur les images plutôt que de regarder qui est assis au premier rang", celui réservé aux célébrités...
"Juste mon imagination"
Avec un film de moins de quatre minutes, Schiaparelli a ouvert la saison haute couture.
Dans cette "collection imaginaire" de Schiaparelli, on voit son créateur américain Daniel Roseberry dessiner des croquis dans un parc pendant son confinement à New York.
Manches volumineuses, bijoux surréalistes, traits de feutre "rose shocking", couleur lancée en 1937 par la fondatrice de la maison Elsa Schiaparelli - aucune robe n'est présentée mais on reconnaît le style.
Performance live
**Pour les habitués des Fashion Weeks, les nouvelles collections seront à découvrir en ligne, sur des supports inhabituels. **
"Ce n'est pas pareil quand on est chez soi à regarder" indique la critique de mode Diane Pernet. "Ce n'est donc pas impossible, c'est une question d'innovation, de créativité".
Hermès a présenté sa collection homme dès dimanche dans une performance artistique filmée en temps réel par le metteur en scène de théâtre Cyril Teste, dans les ateliers de la maison.
Collection décontractée, présentation nonchalante avec le zoom sur le jeu de rayures ou accessoires en cuir fétiche du sellier-maroquinier. Des détails qu'on verrait à peine lors de passages en défilé.