En Hongrie, la musique pop est une affaire politique

Ferenc Megyeri, musician, leader of the band HétköznaPICSAlódások
Ferenc Megyeri, musician, leader of the band HétköznaPICSAlódások Tous droits réservés AFP
Par Frédéric Ponsard
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Viktor Orbán vient d'allouer la somme de 62 millions d'euros pour la musique populaire sous toutes ses formes, mais les artistes hongrois redoutent qu'ils faillent faire allégeance au pouvoir pour en bénéficier.

C'est un budget conséquent de 62 millions d'euros qui vient d'être alloué par le gouvernement de Viktor Orbán pour le développement de la musique en Hongrie.

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Une somme qui sera distribuée aux artistes, aux festivals et aux structures qui oeuvrent dans le secteur musical.

Et selon le représentant du gouvernement, personne ne sera oublié...

"La culture hongroise sera forte si elle est diverse, si elle inclut tout le monde, de la gauche à la droite, au libéral, de l'extrême droite au marxiste, tout le monde doit être inclus. C'est la diversité qui donne la force à la culture hongroise."
Szilárd Demeter
rédacteur de la stratégie de la musique pop hongroise

Mais pour beaucoup, des groupes de rock underground aux artistes reconnues, ces subventions vont être destinées avant tout à ceux qui ne font pas de vagues, et qui ne critiquent pas la politique d'Orbán. Zsuzsa Koncz, musicienne hongroise reconnue, mais qui avait affirmée il y a quelques années ses positions libérales en a souffert : "La vérité est qu'il est très difficile de dire exactement comment et ce qui sera réalisé à partir de ces plans, mais il y a une chance que ceux qui sont préférés par le régime recevront un peu plus de soins et d'attention et que ceux qui ne le sont pas seront oubliés."

Ferenc Megyeri, musicien et leader du groupe punk HétköznaPICSAlódások, n'est quant à lui pas dupe des menaces qui pèsent sur ceux qui contestent le pouvoir en place : "C'est effectivement une bonne idée d'aider les musiciens, mais pas de cette manière, en censurant et en coupant des choses. Quelques jours après un spectacle, notre ami acteur qui s'était joint à notre spectacle en tant que clown et qui délivrait des slogans antigouvernementaux entre les chansons, a été passé à tabac."

La critique ou la parodie, propres à la musique comme aux autres arts, n'a donc pas vraiment le droit de citer avec Viktor Orbán au pouvoir, et les subventions orientées du gouvernement semblent bien le confirmer.

Video editor • Frédéric Ponsard

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