Festival de musique InClassica à Dubaï : retrouver le goût de la scène

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Par Jane Witherspoon
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Après quelques mois difficiles en raison de la crise sanitaire, les grands noms de la musique classique se sont produits à Dubaï dans le cadre du 10ème Festival InClassica. Occasion pour bon nombre d'entre eux de renouer avec la performance live.

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Trente-huit solistes, sept formations et douze chefs d'orchestre, tous de renommée mondiale... C'est le casting du 10ème Festival international de musique InClassica organisé par la European Foundation for Support of Culture. L'événement se tient pour la première fois au Moyen-Orient et plus précisément à Dubaï, au Dubai Opera House et à la Coca-Cola Arena, jusque fin septembre.

"L'inattendu rend les choses extraordinaires"

Pour de nombreux artistes, il signifie un retour sur scène bienvenu après des mois difficiles en raison de la crise sanitaire comme le souligne le ténor maltais Joseph Calleja. "C'est la seule chose que l'on ne peut pas reproduire chez soi grâce à son home cinema, son studio ou en mettant un casque sur ses oreilles, à savoir l'essence de la performance live ; on se demande si le ténor va faire une erreur ou alors, chanter divinement bien ; c'est l'inattendu qui rend les choses extraordinaires," s'enthousiasme-t-il.

"C'est un sentiment incroyable pour nous également," poursuit-il, "hier le public a vraiment aimé le concert, les gens criaient ce qu'ils voulaient que l'on interprète. C'était merveilleux d'être de nouveau dans cette situation," fait-il remarquer.

Parmi les temps forts du festival, les prestations du pianiste américain Kit Armstrong et des orchestres nationaux de Russie et de Malte.

Une histoire de famille

Dans la programmation, on trouvait aussi le célèbre violoniste israélo-américain Gil Shaham. Il nous a confié l'origine de sa passion pour cet instrument. "J'ai un souvenir de l'époque où je devais avoir quatre ou cinq ans, j'étais très jeune : c'est arrivé une fois quand mes parents étaient installés à Jérusalem," raconte-t-il. "Mon père est allé au grenier, il a fouillé partout pour retrouver son violon ; quand il l'a trouvé, ma mère s'est mise au piano et ils ont joué le mouvement lent de la Sonate de Beethoven, c'était le menuet de la Sonate en sol majeur," précise-t-il avant d'ajouter : "J'étais petit, je regardais mes parents et cela m'a impressionné, c'était quelque chose d'extraordinaire."

"Il y a eu une époque où quand je me produisais, j'étais le plus jeune sur scène," renchérit le pianiste, "aujourd'hui, quasiment partout, je suis le plus vieux ou disons, celui qui est le plus d'un certain âge," s'amuse-t-il.

"La musique classique est un goût que l'on acquiert"

À la différence de Gil Shaham, Stella Chen est une star montante du violon. Selon elle, il faut accompagner les jeunes générations dans leur découverte de la musique classique.

"Je pense que la musique est un langage universel, mais la musique classique est unique dans le sens où il s'agit d'un goût que l'on acquiert," estime la jeune violoniste américaine. "C'est pour cela," insiste-t-elle, "qu'il est si important que les jeunes y soient exposés." En particulier lors de concerts, la scène étant aussi impressionnante pour le public que pour les artistes qui malgré leur notoriété, sont nerveux avant de s'y produire.

"Mon trac est lié au fait que je sais que je peux bien chanter, mais que j'ai quand même peur," reconnaît Joseph Calleja. "Je crains de ne pas être capable de donner au public ce qu'il attend, c'est-à-dire une interprétation de classe mondiale," dit-il. "Pavarotti avait l'habitude de dire : Si vous n'avez pas peur avant de monter sur scène, c'est que vous êtes ivre ou fou ou bien, les deux," rappelle-t-il.Mais au fil des concerts, le festival démontre encore une fois que le talent parle de lui-même sur scène.

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