L'Italie perd son titre de 1er producteur mondial de vin, la France passe en tête

Cette baisse est due à l'effet combiné de mauvaises conditions météorologiques et de dégâts causés par un champignon appelé plasmopara viticola.
Cette baisse est due à l'effet combiné de mauvaises conditions météorologiques et de dégâts causés par un champignon appelé plasmopara viticola. Tous droits réservés Andrea Cairone
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Par Rebecca Ann Hughes (adapté de l'anglais)
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Cet article a été initialement publié en anglais

Les conditions climatiques extrêmes et les maladies fongiques ont ravagé les vignobles, faisant chuter la production italienne en dessous des 44 millions d'hectolitres en 2023.

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Cette année a été difficile pour les viticulteurs italiens, ce qui a entraîné une baisse de la production de 12 % par rapport à 2022. Les viticulteurs s'attendent à la plus petite récolte depuis six ans.

La situation est légèrement meilleure dans les régions du nord de l'Italie, dont le Piémont, qui ont enregistré une légère augmentation de 0,8 % de la production, selon les lobbies viticoles italiens UIV et Assoenologi, une association d'experts en vin.

Malgré cela, cette baisse globale fera perdre à l'Italie sa couronne de premier producteur de vin mondial, au profit de la France qui reprendra la première place, pour la première fois en 9 ans. 

L'effondrement de la production de vin en Italie en 2023

Selon les prévisions de récolte, la production devrait chuter de 20 % dans les régions du centre de l'Italie et d'environ 30 % dans les régions du sud, comme la Sicile et la Basilicate.

Cette chute est due à l'effet combiné du mauvais temps et des dégâts causés par un champignon appelé plasmopara viticola.

Ce champignon est à l'origine de l'une des maladies les plus dévastatrices de la vigne et est également connu sous le nom de mildiou de la vigne.

Andrea Cairone
Les viticulteurs s'attendent à la plus petite récolte depuis six ansAndrea Cairone

Dans des conditions chaudes et humides, une croissance fongique blanche se propage sur les feuilles et les fruits, entraînant souvent la mort de certaines parties de la plante.

Cette année, le mildiou a particulièrement touché les régions centrales et méridionales de l'Italie en raison de l'augmentation des précipitations.

"La récolte à laquelle nous sommes confrontés est très complexe, caractérisée avant tout par les effets du changement climatique qui, à la fin du printemps et au début de l'été, a provoqué des maladies pathogènes telles que le mildiou, des inondations, des tempêtes de grêle et la sécheresse", affirme Riccardo Cotarella, directeur de l'Assoenologi, dans un communiqué.

"La baisse de la production n'affectera pas la qualité du vin", ajoute Riccardo Cotarella. " À partir de la récolte 2023, nous obtiendrons certainement des vins de bonne qualité, avec des sommets d'excellence".

La France aux prises avec la surproduction

La France est devenue le plus grand producteur de vin au monde, mais cela n'a pas nécessairement été synonyme d'une victoire pour les viticulteurs.

En raison de la crise du coût de la vie, des changements dans les habitudes de consommation et le contrecoup du COVID - l'hexagone a connu une baisse de la demande en vin.

Le gouvernement français a récemment annoncé l'affectation de 200 millions d'euros à l'écoulement des excédents de production de vin, afin de soutenir les viticulteurs en difficulté financière.

Cet argent "vise à empêcher l'effondrement des prix et à permettre aux viticulteurs de retrouver des sources de revenus", a annoncé le ministre de l'agriculture, Marc Fesneau, à la presse, en août.

Il a toutefois souligné que le secteur devait également "se tourner vers l'avenir, réfléchir à l'évolution des consommateurs et s'adapter".

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