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Boualem Sansal : l'Algérie accuse l'UE d'"allégations trompeuses" et d'ingérence politique

L'Algérie reproche au Parlement européen d'avoir condamné l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal (photo)
L'Algérie reproche au Parlement européen d'avoir condamné l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal (photo) Tous droits réservés  AP Photo
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Par David Mouriquand & AP
Publié le Mis à jour
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Le parlement algérien a accusé le parlement européen de faire de l'ingérence politique. Les députés algériens ont mis en doute le fait que la motivation de l'UE soit liée au bien-être du romancier franco-algérien Boualem Sansal mais plutôt à "l'atteinte à l'image de l'Algérie".

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Les députés algériens ont condamné le parlement européen pour une résolution critiquant l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.

Boulem Sansal a été arrêté à l'aéroport d'Alger le 16 novembre et est emprisonné en Algérie pour des raisons de sécurité nationale. Début octobre, il avait expliqué dans un entretien au média Frontières que "du temps de la colonisation française, le royaume chérifien avait été dépossédé d’une partie de ses terres au profit de la future Algérie".

Il est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne "comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions". Selon les groupes de défense des droits de l'homme, cette loi est utilisée par l'Algérie pour cibler les militants et les dissidents et faire taire les critiques à l'égard du gouvernement.

L'écrivain est sorti de l'hôpital "il y a quelque jours" selon Jean-Noël Barrot, ministre des affaires étrangères français, lors d’un entretien accordé à Sud Radio mardi 28 janvier. Le ministre serait en contact direct avec son épouse, il s'est dit préoccupé par l'état de santé de Boulem Sansal. Dans ce même entretien, le ministre a affirmé que "l’Algérie n’a pas répondu à la demande de protection consulaire (française) à ce stade".

Le parlement algérien réprime la résolution du parlement européen

Le parlement européen s’est saisi de l’affaire en votant une résolution pour la libération de l’écrivain franco-algérien. Cependant, les députés algériens ont signé une déclaration réprimandant la résolution du parlement européen pour "allégations trompeuses dans le seul but de lancer une attaque flagrante contre l'Algérie". Ils ont accusé le parlement européen de faire des déductions politiques et ont mis en doute le fait que leurs motivations soient liées au bien-être de l'écrivain Sansal ou à "l'atteinte à l'image de l'Algérie".

Au début du mois de janvier, le président Emmanuel Macron a accusé l'Algérie de "se déshonorer" en emprisonnant l'écrivain de 80 ans, qui est un fervent critique du gouvernement algérien. "L'Algérie, que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d'enfants et tant d'histoires, se déshonore en empêchant un homme gravement malade de recevoir des soins", avait affirmé Emmanuel Macron.

Le président français appelait le gouvernement algérien à la libération de l'écrivain "Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, nous demandons instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal". Il a qualifié Boualem Sansal de "combattant de la liberté", affirmant qu'il était détenu "de manière totalement arbitraire" par les autorités algériennes.

La diplomatie algérienne avait quant à elle qualifié "d'inacceptables" les propos tenus par l'écrivain, elle les avait considérés comme "une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne".

À la mi-décembre, la maison d'édition Gallimard a déclaré que Boualem Sansal avait été hospitalisé, ce qui suscite des craintes quant à la santé de l'écrivain en détention.

L'auteur fait partie des écrivains emprisonnés mentionnés dans la résolution du parlement européen de la semaine dernière, qui mentionne également le journaliste Abdelwakil Blamm et le poète Mohamed Tadjadit. Depuis son arrestation, il a été défendu par des écrivains, des artistes et des hommes politiques européens, en particulier ceux qui sont favorables à sa critique de l'islam.

Ce va-et-vient reflète des conflits similaires entre l'Europe et des nations qui ont été autrefois colonisées par certains membres des 27 et qui considèrent ces critiques comme paternalistes.

En 2023, les législateurs marocains ont blâmé le parlement européen pour avoir adopté une résolution qui implorait le Maroc de respecter les libertés de la presse et d'accorder des procès équitables à trois journalistes emprisonnés.

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