L'affaire est largement considérée comme un test clé post #MeToo sur la façon dont la société française et son industrie cinématographique traitent les allégations d'inconduite sexuelle.
Le tribunal de Paris a rendu son verdict concernant les accusations d'agression sexuelle visant l'acteur français Gérard Depardieu, à l'encontre de deux femmes lors du tournage du film "Les volets verts " de Jean Becker en 2021.
Il a été reconnu coupable d'agressions sexuelles dans ces deux affaires.
L'acteur a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, d'une inéligibilité de deux ans et de l’inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles.
Gérard Depardieu qui n'était pas présent à la lecture du délibéré, est accusé d'avoir agressé une costumière de 54 ans et une assistante-réalisatrice de 34 ans pendant le tournage.
Le tribunal a également estimé que les propos des avocats de la défense "ont généré un préjudice supplémentaire pour les plaignantes". Gérard Depardieu a donc aussi été condamné à payer des indemnités (1000 et 2000 euros) pour préjudice de victimisation secondaire.
Son avocat, Jérémie Assous a déclaré que l'acteur va faire appel de sa condamnation.
Une des victimes, Amélie, a déclaré à la sortie du tribunal qu'elle "était très satisfaite de cette décision, et que Justice avait été rendue."
Son avocate, Carine Durrieu-Diebolt, a quant à elle insisté sur le fait qu'"avec cette décision-là, on ne peut plus dire que Gérard Depardieu n'est pas un agresseur sexuel".
La première "affaire Depardieu" jugée devant un tribunal
Alors que plus de 20 femmes ont publiquement accusé Gérard Depardieu, il s'agissait de la première affaire jugée devant un tribunal.
Au cours du procès de quatre jours en mars, Gérard Depardieu a rejeté les accusations, affirmant qu'il n'était "pas comme ça", ajoutant qu'il "ne savait pas" ce qu'était une agression sexuelle sur le plan juridique.
La star du cinéma a néanmoins reconnu avoir utilisé un langage vulgaire et sexualisé sur le plateau de tournage et avoir attrapé les hanches d'une des plaignantes lors d'une dispute, mais il a nié que son comportement ait été de nature sexuelle.
Le procureur de la République de Paris estimé que les agressions dénoncées par les deux femmes étaient bien "intentionnelles". Le parquet avait également dénoncé le déni et "l'absence totale de remise en cause " de l'acteur.
Certaines personnalités du monde du cinéma français avaient exprimé leur soutien à Depardieu. Les acteurs Vincent Perez et Fanny Ardant étaient venues témoigner pour la défense dans la salle d'audience.
À noter que Gérard Depardieu est d'ailleurs actuellement en tournage aux Açores sur le prochain film de cette dernière.
Une autre affaire plus grave visant l'acteur est en cours
Cette affaire, et son jugement était largement considérée comme un test clé post #MeToo sur la façon dont la société française et son industrie cinématographique traitent les allégations d'inconduite sexuelle impliquant des personnalités de premier plan. Elle donne aussi le ton avant un autre procès concernant l'acteur qui est toujours en cours.
En 2018, la comédienne Charlotte Arnould l'a accusé de l'avoir violée à son domicile. Cette affaire est toujours en cours, et en août 2024, le parquet de Paris a requis le renvoi de Gérard Depardieu devant une cour criminelle.