Des scientifiques d'une ville de l'Oxfordshire créent des températures de 50 millions de degrés Celsius, dans le but de produire une énergie propre.
Au sud de l'Angleterre, une petite ville ferroviaire pourrait entrer dans l'histoire un lieu pionner de la fusion nucléaire.
Ce processus de réaction permettrait de générer de grandes quantités d'énergie à faible teneur en carbone.Tokamak Energy, une entreprise privée dans l'Oxfordshire, s'empare de cette nouvelle énergie. La zone industrielle pourrait être le point de départ d'un approvisionnement en énergies renouvelables et bon marché.
Tokamak Energy fait chauffer son réacteur nucléaire à 50 millions de degrés Celsius, soit près de deux fois la température au cœur du soleil. En envoyant 140 000 ampères d'électricité dans un nuage d'hydrogène gazeux, l'équipe tente de forcer les atomes d'hydrogène à fusionner, créant ainsi de l'hélium.
Ces forces de fusion sont les mêmes que celles qui alimentent le soleil.
"Nous y arriverons", a déclaré le PDG Chris Kelsall à la BBC. "L_a réponse se trouve en ce moment même dans la nature, et maintenant nous devons la trouver_".
Après avoir porté la température à des degrés époustouflants, la prochaine étape de l'expérience consiste à voir si la fusion nucléaire peut produire plus d'énergie qu'elle n'en consomme.
La fusion nucléaire est-elle dangereuse ?
Tout d'abord, la fusion nucléaire est très différente de la fission nucléaire et des accidents qu'elle engendre.
Le processus se déroule à l'intérieur d'un "tokamak", un dispositif qui utilise un puissant champ magnétique pour contenir le nuage d'hydrogène gazeux. Cela empêche le plasma brûlant de toucher le bord de la cuve, autrement il la ferait fondre.
Si quelque chose ne se passe pas comme prévu à l'intérieur du réacteur de fusion, le dispositif s'arrête immédiatement. Il n'y a donc aucun risque que cette chaleur extrême se libère.
Le plasma doit être chauffé à une température dix fois supérieure à celle du soleil pour être activé. Il est capable de fusionner deux noyaux d'hydrogène en un noyau d'hélium.
La fission nucléaire, quant à elle, est la plus dangereuse. Elle crée de l'énergie en divisant un atome "lourd" (généralement de l'uranium) en deux. Cette scission génère au cours du processus une grande quantité de déchets radioactifs, qui restent dangereux pendant des années.
La fusion ne peut pas produire une réaction en chaîne incontrôlable, comme celle qui s'est produite à Tchernobyl en 1986. Ainsi, il n'y a pas besoin d'une zone d'exclusion autour de Milton Park, à Didcot, où se trouve le réacteur.
Laura Hussey, rédactrice non loin de la zone, déclare qu'elle est "rassurée de savoir que c'est sans danger et heureuse de cet investissement dans les énergies renouvelables".
Quand la fusion nucléaire deviendra-t-elle une source d'énergie viable ?
C'est une question que les scientifiques se posent (et que les journalistes leur posent) depuis des décennies.
"C'est difficile de savoir", déclare Hannah Willet, physicienne à Tokamak Energy.
Si l'expérience réussit, une constellation de petits soleils pourrait être créée sur Terre. L'énergie de fusion sera une étape importante de la transition écologique, aux côtés de l'énergie solaire, éolienne et marémotrice.
L'hydrogène peut être extrait de l'eau de mer, ce qui signifie que nous disposons d'une réserve de carburant pratiquement illimitée.
Les scientifiques tentent de faire fonctionner la fusion depuis plus de 50 ans. Il faudra peut-être attendre encore un certain temps avant que nous puissions effectivement alimenter nos foyers grâce à elle.
Les gouvernements s'intéressent de plus en plus aux énergies renouvelables. Les scientifiques espèrent que la centrale pourra être raccordée au réseau électrique national et qu'elle fournira de l'énergie aux foyers. Un modèle qui pourra être reproduit dans le monde entier.
Article traduit de l'anglais