Comment adapter l'agriculture au changement climatique ?

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Par Jeremy WilksEuronews
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Les dernières données du Service Copernicus sur le changement climatique montrent que l'Europe a connu son troisième mois de janvier le plus chaud jamais enregistré.

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Les dernières données du Service Copernicus sur le changement climatique montrent que l'Europe a connu son troisième mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, avec des températures supérieures de 2,2 degrés à la moyenne 1991-2020.

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L'Europe a connu son troisième mois de janvier le plus chaud jamais enregistré.Euronews

À l'échelle mondiale, le mois dernier a été marqué par une grande variabilité. Au nord de la Russie, en Afghanistan et au Pakistan, il a fait plus froid que la moyenne en janvier.

Dans l'est des États-Unis, au Canada et en Europe, les températures ont au contraire été plus élevées que d'habitude.

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Températures en janvier 2023.Euronews

C'est un moment l’année intéressant pour observer la glace de mer aux pôles. En Arctique, l'étendue de la glace de mer a été de 4 % inférieure à la moyenne en janvier, soit le troisième niveau le plus bas jamais enregistré.

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Étendue de la glace de mer en Arctique en janvier 2023.Euronews

Autour de l'Antarctique, l'étendue de la glace de mer a été la plus faible jamais enregistrée pour le mois de janvier, - 31 % en dessous de la moyenne 1991-2020.

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Étendue de la glace de mer en Antarctique en janvier 2023.Euronews

A la recherche des arbres fruitiers du futur

De nombreuses variétés d'arbres fruitiers européens ont besoin d'un hiver long et froid pour produire de bons fruits en été, et le changement climatique perturbe leurs cycles naturels.

La biologiste Bénédicte Wenden est à la recherche de variétés de pommes, de cerises, d'abricots et de pêches capables de prospérer dans un environnement plus chaud, dans un verger de recherche près de Bordeaux.

Son objectif à long terme est d'identifier les caractéristiques de différents arbres qui pourront permettre de créer des variétés adaptées au climat à partir de 2050.

"Le problème que nous avons maintenant, c'est qu'avec l'augmentation des températures en hiver, les besoins en froid des arbres fruitiers ne sont plus satisfaits, dit-elle. Il n'y a plus suffisamment de froid en hiver donc la floraison est irrégulière avec de gros problèmes en production."

Il s'agit d'un problème à long terme et cette hausse devrait se poursuivre dans les décennies à venir.

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Températures hivernales moyennes en Europe.Euronews

Dans son laboratoire, Bénedicte Wenden expose des échantillons de branches aux conditions chaudes du printemps afin de comprendre comment les arbres réagissent aux différentes conditions environnementales au niveau génétique.

"Mon avis, c'est qu'il vaut mieux avoir des mélanges de variétés, explique-t-elle. Celle-ci est très bien quand il y a des hivers doux mais pas de gel. Une autre sera bien si on a des hivers froids avec du gel. Donc il vaut mieux avoir un mélange de variétés pour se garantir une production. Ça complique la tâche pour les agriculteurs, mais ça leur donne un matelas de protection en cas d'aléa climatique."

Garantir la production, c‘est le défi que doit relever le producteur biologique Philippe Sfiligoï, qui a perdu ses récoltes à cause de gelées tardives deux années de suite, et craint que cela ne se reproduise cette année.

"S'il fait vraiment chaud la semaine prochaine, le risque, c'est que l'arbre commence à démarrer, dit-il. Et ce qui est embêtant, c'est qu'en fait, quand un arbre démarre, il ne va pas s'arrêter. C'est-à-dire que là, après, il a enclenché son cycle. Donc il peut ralentir un petit peu, mais il ne s'arrête plus. Donc si jamais il gèle quelques semaines après, c'est trop tard."

Il n'y a pas de solution idéale, mais Philippe change déjà de variétés et se prépare à un environnement plus chaud.

"La variété de pommes Opale tolère qu'il y ait un peu moins de froid en hiver. La Dalinette, elle, résiste très bien aux étés très chauds. Donc petit à petit, on adapte en fait tous nos vergers à ce changement climatique."

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