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Des espèces de cétacés en danger à cause de l’exploitation minière en haute mer

Un cachalot photographié au large des côtes du Sri Lanka
Un cachalot photographié au large des côtes du Sri Lanka Tous droits réservés  Paul Hilton / Greenpeace
Tous droits réservés Paul Hilton / Greenpeace
Par Euronews Green
Publié le
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Une enquête de Greenpeace révèle que des espèces menacées de "magnifiques" cétacés se trouvent dans des zones dédiées à l’exploitation minière en haute mer.

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Une nouvelle étude scientifique révèle que deux zones visées par l'exploitation minière en eaux profondes dans l'océan Pacifique abritent des espèces menacées de cétacés.

Les cachalots, classés comme vulnérables par l'UICN, font partie des créatures marines menacées si les projets d'exploitation minière de The Metals Company (TMC) se concrétisent.

L'étude réalisée par des chercheurs de l'université d'Exeter et des laboratoires de recherche de Greenpeace a été publiée alors que l'exploitation minière en eaux profondes suscite de plus en plus d'inquiétudes, notamment avant le sommet de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), consacré à ce sujet, qui se tiendra en juillet.

Le navire Arctic Sunrise de Greenpeace a effectué une mission de 13 jours sur deux blocs d'exploration dans la zone Clarion-Clipperton (CCZ) du Pacifique (connus sous les noms de NORI-d et TOML-e). Ces blocs sont détenus par l'entreprise canadienne, qui affirme développer la plus grande source mondiale estimée de métaux pour les batteries.

“Nous savions déjà que la zone Clarion-Clipperton abrite au moins 20 espèces de cétacés, mais nous avons désormais démontré la présence de certaines espèces dans des zones spécifiquement visées par TMC pour réaliser de l’exploitation minière en eaux profondes”, explique le Dr Kirsten Young, auteur principal de l'étude (Université d'Exeter).

Le champ de bataille de l'exploitation minière en eaux profondes

Les fonds marins contiennent des réserves de minéraux sous forme de monticules et de nodules marins qui, selon leurs partisans, sont nécessaires à la fabrication des batteries et de l'électronique nécessaires à la transition écologique.

Mais les défenseurs de l'environnement soutiennent que l'exploitation des fonds marins causera des dommages irréversibles à des environnements marins précieux, et que l'adoption d'une approche d'économie circulaire signifie que nous ne devrions pas avoir besoin de tout le cobalt, tout le manganèse et d'autres éléments qui s'y trouvent.

La conférence de l'AIFM, qui se tiendra le mois prochain en Jamaïque, aura pour but de finaliser et d'adopter le code minier tant attendu, un ensemble de réglementations régissant l'exploitation minière dans les zones situées au-delà des eaux territoriales.

Certains pays européens ont décrété un moratoire sur l'exploitation minière en eaux profondes, et le Portugal a promulger une interdiction nationale contraignante sur cette pratique.

Mais pendant cette période de réglementations incertaines, certains acteurs sont allés de l'avant.

Après que le président Donald Trump ait approuvé l'exploitation minière en eaux profondes par un décret en avril, The Metals Company a demandé au gouvernement américain de lui donner l'autorisation unilatérale d'exploiter commercialement les fonds marins internationaux dans la zone de Clarion-Clipperton.

Comment ces espèces sont-elles affectés par l'exploitation minière en eaux profondes ?

"Les projets de The Metals Company d'exploiter les fonds marins dans le Pacifique ne sont pas seulement une menace pour le multilatéralisme et le droit international, la science confirme qu'ils exposeraient certaines des espèces marines les plus emblématiques, les plus charismatiques et les plus magnifiques au bruit et à d'autres formes de pollution s'ils étaient autorisés à aller de l'avant", a déclaré Louisa Casson de Greenpeace.

À l'aide d'hydrophones, l'équipe de recherche a confirmé 74 détections acoustiques de cétacés. Il s'agissait d'un grand cachalot, de dauphins de Risso et de dauphins communs.

On sait que les cétacés sont affectés par la pollution sonore causée par l'homme et qu'ils pourraient souffrir du bruit important qui devrait être créé par les opérations d'exploitation minière en eaux profondes. Ces opérations généreraient également des nuage de sédiments qui pourraient avoir un impact sur les populations de cétacés en perturbant les systèmes alimentaires des grands fonds marins, avertissent les chercheurs.

"Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour dresser un tableau complet de l'impact du bruit et des nuages de sédiments sur les cétacés, il est clair que les opérations d'exploitation minière en eaux profondes auront un impact négatif sur les écosystèmes océaniques dans des zones de haute mer où la surveillance est particulièrement difficile", ajoute le Dr Kirsten Young.

Lors de la conférence des Nations unies sur les océans qui s'est tenue à Nice au début du mois, on a vu le nombre de pays demandant un moratoire sur l'exploitation minière en eaux profondes passer à 37, Chypre, la Lettonie et les Îles Marshall se joignant au concert de désapprobation.

Un porte-parole de The Metals Company commente : "Lorsqu'il s'agit d'exploitation minière en eaux profondes, ce ne sont pas nos navires qui font le plus de bruit, mais des groupes d'activistes déterminés à noyer la science sous la spéculation".

"Nous sommes au courant depuis longtemps de la présence occasionnelle de ces mammifères dans notre zone de contrat, grâce à de nombreuses années de surveillance acoustique in situ et à l'observation des mammifères marins pendant les essais d'exploitation minière en 2022."

"Ce dernier article, qui fait écho à un article presque identique publié par les mêmes auteurs à la veille d'une réunion de l'AIFM il y a seulement deux ans, omet de mentionner que les données vérifiées sur le terrain montrent que les niveaux de bruit susceptibles d'influencer le comportement des mammifères ne parcourent pas des centaines de kilomètres, mais se limitent à 3,8 kilomètres seulement."

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