A Vienne, l'Italie a détourné l'agenda de la réunion européenne des Affaires étrangères pour imposer sa position sur la répartition des migrants sauvés en mer. Ce qui a provoqué une passe d'armes entre les ministres.
L'Italie a repris à son compte la réunion des ministres européens des Affaires étrangères pour imposer son propre agenda sur la migration.
Vendredi dernier, Rome avait menacé de suspendre sa contribution au budget européen si une solution n'était pas trouvée sur la répartition des migrants sauvés en mer. Un ultimatum que Bruxelles avait refusé.
"C'est une certitude. Nous insisterons sur la gouvernance européenne du flux migratoire" a affirmé le ministre italien, Enzo Moavero Milanesi.
"Je pense qu'il s'agit d'une véritable responsabilité européenne. Nous écrivons qu'il faut de la solidarité partout en Europe, nous en parlons, et bien c'est une merveilleuse occasion de le montrer".
Plus tôt dans la journée, les ministres européens de la Défense se sont mis d'accord pour continuer la mission de sauvetage de l'opération Sophia en Méditerranée. Mais le lieu de désembarquement continue de poser problème. "Plus de 90% du problème du désembarquement ne concerne pas Sophia" a affirmé Federica Mogherini, la Haute Représentante de l'UE. "Mais nous avons besoin de certitude sur le lieu de destination des 9.6% de gens restant qui sont secourus en mer par Sophia".
Mais le noeud du problème n'est pas l'opération Sophia pour le ministre du Luxembourg. Il faut au contraire insister sur des quotas obligatoires de répartition des migrants, point de discorde entre les pays européens. "Il y a huit pays qui prennent des migrants : huit sur vingt-huit" a rappelé Jean Asselborn, qui a critiqué la Présidence autrichienne, qui ne donne "pas le bon exemple".
Or la présidence autrichienne se concentre sur une seule chose : la protection des frontières extérieures.