Les 27 n’ont pas l'intention de sanctionner ou de menacer Pékin malgré les tensions à Hong Kong.
Les manifestations se poursuivent à Hong Kong. Les militants prodémocraties dénoncent la loi sur la sécurité imposée par la Chine. En réponse les Etats-Unis estiment que l’ancienne colonie britannique ne dispose plus d’un haut degré d’autonomie. Washington menace donc de mettre fin au statut commercial préférentiel accordé à Hong Kong.
L’Union européenne adopte un ton plus diplomatique. A l’issue d’une réunion en visioconférence des 27 ministres des Affaires étrangères, les Etats membres défendent toujours le principe "d’un Etat, deux systèmes" et n’envisagent pas de sanction contre Pékin dans l’immédiat.
Pour le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, la réponse doit être avant tout proportionnée. Mais les 27 veulent aussi pousser les autorités chinoises à réaliser "que cette question va affecter la façon dont nous voyons nos intérêts mutuels", précise-t-il.
Les 27 peinent à trouver une réponse commune. La situation économique de certains Etats membres dépend des liens commerciaux avec la Chine. Ce dossier va bientôt se retrouver entre les mains de l’Allemagne. Berlin occupera à partir du 1er juillet la présidence semestrielle de l’Union européenne. Pour l’eurodéputé libéral Urmas Paet, voir la première puissance économique de l’UE mener les discussions européennes permettra de rassembler les 27. Mais l’élu estonien reconnaît que l’Allemagne seule ne peut rien faire. "Il faut une plus grande prise de conscience dans les capitales des Etats membres qu’une politique efficace avec la Chine nécessite une approche européenne commune", insiste le parlementaire.
L’Union cherche donc à créer son propre chemin dans la bataille commerciale entre Washington et Pékin.