Les députés européens se prononceront cette semaine sur la question des Roms, une population de 10 millions de personnes dans l’UE victime de discrimination.
La plus grande minorité ethnique de l'Union européenne vit dans l'exclusion sociale. Le Parlement européen se penchera ce jeudi sur le sort des Roms. Pour la société civile la pandémie doit pousser les décideurs à ouvrir les yeux sur la réalité de leur quotidien. "Nous ne voulons plus voir ces situations où les Roms n'ont pas accès à l'eau, à l'alimentation, aux services de santé et aux services essentiels car nous avons vu pendant la pandémie que les Roms étaient des laissés pour compte", insiste Jamen Gabriela Hrabanova, directrice du réseau ERGO.
Le dernier rapport de la Commission européenne sur l'intégration des Roms souligne que :
- 78% vivent dans des foyers surpeuplés
- 50% n’ont pas accès à l'eau pour les toilettes ou la douche
- 68% des enfants quittent très tôt le système éducatif
- 57% n'ont pas d'emploi rémunéré
La Commission européenne devrait présenter au mois d'octobre une nouvelle stratégie. Mais il n'est pas encore question de rendre ces règles obligatoires. "La stratégie reflétera davantage la diversité au sein des Roms en portant plus d'attention à la lutte contre les discriminations", précise la Commissaire européenne en charge de l’Egalité Helena Dalli.
Pour un eurodéputé d'origine Rom, ce texte est loin d’être suffisant. L’écologiste Romeo Franz demande la mise en place de règles obligatoires et la création d'un mécanisme de supervision. "Nous devons lutter contre le sentiment anti-gitan déjà au sein du Parlement. Si vous ne luttez pas contre cette tendance, alors vous n'avez aucune chance de mettre en oeuvre une stratégie d'inclusion", insiste-t-il.
Pour d'autres parlementaires la priorité doit être donnée à la lutte contre la corruption dans l'usage des fonds européens en faveur la politique sociale employée dans les projets pour aider les Roms. "Le soi-disant parquet européen devrait être davantage visible sur le terrain. Des milliards d'euros et de différents monnaies nationales disparaissent" sans résultat assure le conservateur Angel Dzhambazki. La Commission européenne a adopté en 2011 une stratégie fondée sur quatre axes prioritaires : l’éducation, l’emploi, les soins de santé et le logement.