Le couvre-feu, désormais en vigueur à Anvers pour lutter contre la propagation du Covid-19, est mal vécue par les restaurateurs. Le centre-ville a été déserté.
Anvers, la grande ville portuaire commerçante du nord de la Belgique, est désormais soumise à un couvre-feu de 23h30 à 6h du matin.
Mardi soir, cafés et restaurants ont donc fermé leurs portes dès 23 heures. Le centre-ville a été déserté depuis l'annonce de ces restrictions supplémentaires pour toute la province d'Anvers. De quoi désespérer les commerçants, comme Patrick Verheire, chef de cuisine du restaurant Marcel :
"Il n'y a pas de clients, nous n'avons fait que deux couverts ce midi, ce soir, nous sommes fermés parce qu'il n'y a personne. Nous avons plus d'annulations que de réservations".
Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration est l'un des plus durement touchés par les conséquences de l'épidémie de Covid-19. De nombreuses entreprises disent encore qu'elles ne survivront pas, bien qu'elles aient dû investir dans des mesures de protection.
Plus de la moitié des nouvelles contaminations de Belgique sont concentrées à Anvers, alors certaines personnes comprennent tout de même ce couvre-feu, comme Martina, une touriste néerlandaise :
"Ils ont peur que les gens se saoulent et se rapprochent un peu trop après minuit. Je comprends qu'ils essaient de prendre une petite mesure au lieu d'une très grande".
Les patrons de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés d'Anvers ( le secteur est regroupé sous l'acronyme HoReCa) envisagent même de porter plainte contre l'épidémiologiste en chef de la Belgique. Il l'estime responsable du climat de peur qui s'est installé à Anvers après ses appels à ne plus se rendre dans la métropole flamande.
"Depuis son message, la ville d'Anvers est devenue une ville fantôme ; tous les restaurants sont vides. Et les bars sont également vides, alors il est dommage que son message ait été un peu trop franc" explique Johan Tisson, du groupement Horeca.
L'épidémiologiste en chef Marc van Ranst a répondu sur Twitter que leur première priorité devait être de contrôler la propagation du virus pour éviter un autre confinement. Mais les dernières mesures sont déjà perçues comme tel. C'est un confinement qui ne dit pas son nom affirment nombres d'Anversois.
Et notre reporter à Anvers, Jack Parrock, de conclure : **"les divisions et tensions qui se font sentir ici sont peut-être un avant-goût des batailles à venir sur les mesures sanitaires contre le Covid. A Anvers, le masque est aussi obligatoire partout dans l’espace public et les courses doivent se faire en solo en une demi-heure maximum." **
Le télétravail devient lui aussi obligatoire quand il est possible.