La Commission européenne réagit après l’annonce des géants du numérique de suspendre les comptes personnels du président américain Donald Trump.
Un 11 septembre pour les réseaux sociaux. Le Commissaire européen en charge du Numérique ne mâche pas ses mots pour évoquer la décision des géants du web de fermer les comptes personnels du président américain sortant Donald Trump.
Thierry Breton souligne que les plateformes numériques doivent être plus responsables dans ce débat. Cette affaire intervient quelques semaines après la présentation par la Commission européenne de ses propositions de réformes de l’espace numérique pour mieux encadrer les principaux acteurs sur Internet. "La question encore plus fondamentale est comment en est-on arrivé là et pourquoi les plateformes n’ont-elles pas agi plus tôt, contre l’incitation à la haine, contre la désinformation (…) c’est exactement le type de réponse que la législation sur les services numériques souhaite fournir à l’UE", explique le porte-parole de la Commission Johannes Bahrke.
Donald Trump a été suspendu de Facebook, Twitter, Instagram. Le réseau social, Parler, employé par de nombreux partisans du président sortant n’est plus disponible sur Android et l’App store. Mais pour l’analyste d’Access Now, Eliska Pirkova, supprimer des comptes ne suffira pas à améliorer la situation. "Ces modèles économiques de collecte des données sont souvent responsables de l’amplification de contenu comme la désinformation ou les discours de haine en ligne car cela pousse l’engagement des utilisateurs ce qui ensuite augmente les revenus économiques de ces plateformes", explique-t-elle.
L’Union veut s’assurer que ce qui est illégal hors ligne le soit également en ligne. L’idée est de reprendre le pouvoir aux plateformes pour permettre aux régulateurs de prendre les décisions en particulier lorsqu’il est question des valeurs.