L’UE espère relancer le partenariat transatlantique avec le nouveau président américain, Joe Biden. Mais pour certains responsables il ne faut pas pour autant oublier les blessures faites par son prédécesseur Donald Trump.
Tous les regards sont tournés vers Washington et la prestation de serment de Joe Biden, 46e président des Etats-Unis. Le départ de Donald Trump est accueilli avec soulagement dans les institutions européennes.
Les 27 espèrent pouvoir désormais travailler et collaborer étroitement avec la nouvelle équipe présidentielle. "Une nouvelle fois, après quatre longues années, l'Europe a un ami à la Maison Blanche", se félicite Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Les signaux sont au vert pour l'écriture d'un nouveau chapitre des relations transatlantiques. Toutefois les eurodéputés lancent un avertissement. Le mandat de Donald Trump ne peut pas être simplement rayé et oublié. Arnaud Danjean (PPE) reconnait des intérêts convergents avec le nouveau président américain. Mais le Français attend de Joe Biden des actes pour surmonter des contentieux bien réels, hérités de son prédécesseur. Le parlementaire donne l’exemple des surtaxes commerciales. Arnaud Danjean estime qu’il "ne faudrait pas oublier non plus que la parenthèse Trump n'est pas totalement accidentelle."
Tirer des leçons européennes
Les débordements au Capitole par des militants pro-Trump ont choqué les dirigeants européens. Pour l’eurodéputée écologiste Ska Keller cet épisode est l'occasion d'un exercice d'introspection pour l'UE. "Imaginez que des violences renversent une élection libre et juste qui se serait déroulée ici. Souvenez-vous de la campagne du Brexit il y a 5 ans alimentée par des mensonges flagrants et de fausses promesses". L’élue allemande donne comme autre exemple les attaques répétées du Premier ministre hongrois contre l’Etat de droit. Elle dénonce aussi le mépris du gouvernement polonais concernant le droit des femmes à "disposer de leur propre corps".
La Commission espère pouvoir s'appuyer sur Joe Biden pour lutter contre la prolifération en ligne des théories conspirationnistes et s'assurer que ce sont bien les gouvernements et les parlements qui tiennent les rênes et non pas les dirigeants de la Silicon Valley. Les attentes sont donc fortes et des deux côtés de l'Atlantique il s'agit de panser les blessures intérieures et internationales.