La Commission européenne veut surveiller les doses qui sortent de l’UE.
Surveiller les exportations de vaccins hors de l'Union européenne. C'est la volonté de la Commission européenne en réponse aux tensions avec le géant pharmaceutique AstraZeneca. L'institution veut que temporairement les entreprises informent les autorités sur la destination des doses avec la possibilité de bloquer la livraison si les contrats ne sont pas respectés. "_Je dois souligner le fait que la Commission a beaucoup investi dans le développement et les capacités de production des fabricants dans le but d'assurer des livraisons rapides aux citoyens _" une fois le vaccin autorisé, explique Stella Kyriakides, Commissaire européenne en charge de la Santé.
AstraZeneca a annoncé la semaine dernière qu'elle ne pourrait livrer au cours du premier trimestre qu'un quart des doses annoncées. L'entreprise évoque une baisse de rendement sur un de ses sites de production. Mais la Commission soupçonne le groupe suédo-britannique de fournir en priorité le Royaume-Uni. AstraZeneca compte des usines de part et d'autre de la Manche.
Malgré les difficultés, pour les experts personne ne souhaite se lancer dans une bataille en pleine pandémie. "Etant donné que ces chaînes d'approvisionnement sont très délicates et fonctionnent de façon transfrontalière, il y a un intérêt à vraiment éviter une guerre des vaccins pour les deux parties", analyse Guntram Wolff, directeur de l’institut Bruegel.
Les tensions restent fortes entre l'Union et l'entreprise pharmaceutique. Mais si les 27 devaient commencer à bloquer les exportations de vaccin, les Etats membres risqueraient alors de se lancer dans une bataille diplomatique.