L’étiquette alimentaire de la colère

S’il est inscrit dans le paysage alimentaire français, le logo Nutri-Score provoque la polémique en Europe. Cette échelle classifie de A à E les aliments, du plus sain au moins bénéfique. Mais certains députés européens et industriels s’interrogent sur la façon dont les notes sont attribuées. De nombreux produits méditerranéens comme l’huile d’olive sont ainsi mal notés.
L’eurodéputé Adrian Vazquez (Renew Europe) souhaite sortir de cette liste les monos ingrédients comme le miel ou l’huile d’olive ainsi que les indications géographiques protégées. Ce sont "des produits phares qui représentent la culture et l’image de nombreux pays membres", précise le parlementaire espagnol.
L’inventeur du Nutri-Score, le professeur Serge Hercberg, souligne que le dispositif prend en compte les éléments favorables et défavorables d’un aliment. "C’est sur l'équilibre des éléments négatifs et positifs que l'on peut avoir un score global qui renseigne de façon extrêmement simple le consommateur sur la qualité nutritionnelle globale des aliments", ajoute-t-il.
Le système Nutri-Score a vu le jour en France et il est recommandé dans six pays membres. Il ne s’applique pas à tous les produits alimentaires mais il pourrait être requis l’année prochaine dans l’ensemble de l’Union européenne.
L’objectif est de réduire les risques de cancer, de diabète ou d’obésité provoqués par une mauvaise alimentation. Mais les partisans du régime méditerranéen, présenté en exemple alimentaire, craignent que cette étiquette nutritionnelle porte atteinte à leurs plats favoris et à leurs économies.