Derrière le compromis, la loi européenne sur le climat ne fait pas l’unanimité

Derrière le compromis, la loi européenne sur le climat ne fait pas l’unanimité
Tous droits réservés MLADEN ANTONOV/AFP
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Par Euronews
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Les élus écologistes du Parlement européen dénoncent le manque d’ambition et la précipitation politique.

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Les trois institutions de l’UE ont trouvé cette semaine un accord sur la loi climat. La Commission, le Parlement et le Conseil se sont entendus sur une baisse d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

La Commission européenne présente ce texte comme le cœur de son Pacte vert et comme le levier principal pour engager l’Union vers la neutralité carbone. Mais le texte n’a pas le soutien de toutes les forces politiques. Les eurodéputés écologistes comme Michael Bloss sont déçus par ce compromis.

Euronews :

Pourquoi cet accord n'est pas assez ambitieux selon vous?

Michael Bloss :

Les dix prochaines années sont les plus importantes dans la lutte contre le changement climatique. Nous devons rester sous la limite d’une hausse de 1,5°C et pour parvenir à une moyenne globale il faut au minimum 65% de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Là nous nous sommes mis d’accord sur 52,8% et ce n’est pas suffisant. Et l’on parle d’une moyenne mondiale. Pour l’Union européenne l’effort devra être supérieur à la moyenne mondiale. Nous sommes très loin du compte d’où ma déception. Nous pouvons encore maintenant améliorer les choses. Nous pouvons travailler sur les politiques sectorielles, sur le prix du carbone, sur les voitures, les énergies renouvelables. Nous pouvons encore améliorer le texte.

Euronews :

La Commission européenne a néanmoins évoqué un texte historique, quels sont les points positifs que vous retenez?

Michael Bloss :

Je comprends que la Commission salue son propre travail mais je me situe sur ce qui est nécessaire pour l’atmosphère, pour lutter contre le changement climatique et malheureusement ce n’est pas suffisant. Il y a quelques bons éléments par exemple il y aura un conseil scientifique avec 15 scientifiques qui nous donneront leurs recommandations pour nous aligner sur ce que la science nous dit de notre position dans la lutte contre le changement climatique. C’est positif. Nous avons réussi à changer un peu la façon dont nous allons mesurer nos progrès car pour le moment nous mesurons le pourcentage de nos objectifs. C’est intéressant mais l’atmosphère n’a que faire de pourcentages. L’atmosphère s’intéresse au nombre de tonnes de CO2 que nous émettons.

Euronews :

L’accord a été conclu juste avant le sommet virtuel organisé par le président américain. Pensez-vous qu’avec Joe Biden l’action climatique va devenir une réelle priorité de l’agenda international ?

Michael Bloss :

Pour moi ce sommet climat est avant tout pour le public et l’occasion pour les Etats-Unis d’annoncer leurs objectifs climatiques. Le Canada présente ses objectifs climatiques, l’Union européenne présente ses nouveaux objectifs. Tout le monde fait des annonces et c’est positif. Cela crée une nouvelle dynamique. Toutefois nous ne devrions pas faire de la politique climatique pour les relations publiques, pour l’image. Nous devons mener une politique climatique pour l’atmosphère. La science nous dit ce qu’il faut faire et il y a encore un fossé en matière d’émission que nous devons réduire mais nous ne le faisons pas actuellement. C’est un peu mon problème avec le compromis conclu en Europe mardi soir. On est allé vite. Il y a eu beaucoup de pression pour finaliser l’accord parce que les dirigeants voulaient qu’il soit conclu pour le sommet de Joe Biden. Je pense que si nous avions négocié un peu plus longtemps nous aurions eu un meilleur résultat.

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